Le bloc de gauche, mené par la Première ministre sociale-démocrate danoise Mette Frederiksen se place en tête des élections législatives au Danemark, mardi, sans pour autant obtenir une majorité, selon des sondages réalisés à la sortie des urnes.
Le bloc de gauche de la Première ministre sociale-démocrate danoise Mette Frederiksen ressort en tête mardi 1er novembre des élections législatives, mais sans majorité face à un bloc regroupant la droite et l’extrême droite, selon des sondages réalisés à la sortie des urnes.
Le centre, avec 16 ou 17 sièges sur les 179 que compte le Parlement danois, apparaît comme arbitre entre la gauche (85 ou 86 sièges) et la droite et l’extrême-droite (73 ou 74 sièges) d’après les sondages publiés à la fermeture des bureaux de vote par les télévisions publiques DR et TV2.
Rien n’est toutefois fait : ce scénario laisse ouvertes plusieurs hypothèses pour la suite, dont une reconduction de Mette Frederiksen ou un nouveau Premier ministre centriste ou même de droite.
Le nouveau parti centriste indispensable pour une majorité
Mais le nouveau parti centriste des Modérés, créé cette année par l’ancien dirigeant libéral Lars Løkke Rasmussen, par deux fois Premier ministre dans le passé, semble indispensable pour former une majorité. Crédité d’à peine 2 % des intentions de vote il y a deux mois, ce parti dépasserait finalement les 9 %, en assumant sa position de faiseur de roi.
“Nous ferons tout notre possible pour être le trait d’union, c’est l’idée”, avait expliqué Lars Løkke Rasmussen dans la journée après avoir voté, assurant ne pas chercher un troisième mandat de Premier ministre.
Son lieutenant Jakob Engel-Schmidt a appelé à la constitution d’un gouvernement entre gauche et droite, dépassant les blocs traditionnels de la politique danoise. “Nous espérons un gouvernement avec les Libéraux, les sociaux-démocrates et les Modérés”, a-t-il déclaré.
Les quatre sièges d’outre mer (Groenland et îles Féroé), qui devraient donner trois sièges à la gauche et un à la droite, pourraient aussi s’avérer cruciaux.
Climat, inflation et énergie
Le scrutin anticipé a été provoqué par la “crise des visons” : un parti soutien du gouvernement minoritaire a menacé de le faire tomber s’il ne convoquait pas des élections pour s’assurer de la confiance des électeurs après la décision, ensuite déclarée illégale, d’abattre l’immense cheptel de visons du pays pour lutter contre le Covid-19.
La gestion de la pandémie n’a que peu été évoquée pendant la campagne, tout comme les questions d’immigration, dans un pays champion de la rigueur migratoire depuis plus de vingt ans.
Jaloux de sa prospérité et de sa cohésion, le Danemark est connu pour sa ligne dure en la matière, quel que soit le bloc au pouvoir. Apôtre d’une politique “zéro réfugié”, le gouvernement social-démocrate sortant pousse ainsi à la mise en place au Rwanda d’un centre de gestion délocalisé des demandeurs d’asile.
Depuis la fin des années 1990, l’extrême droite a une influence importante sur la politique danoise. Pour ce scrutin, trois formations populistes se disputaient les voix des électeurs. Le parti du Peuple danois, le plus établi d’entre eux, est toutefois en perte de vitesse par rapport aux deux autres et rassemblerait 2,5 à 2,9 %, selon les sondages sortie des urnes, son plus mauvais résultat.
La participation électorale est traditionnellement élevée au Danemark. En 2019, 84,6 % des quelque 4,2 millions d’électeurs s’étaient déplacés pour aller voter. Les premiers résultats devraient tomber après 21 h 30 (20 h 30 GMT).
Avec AFP