Un accord a été trouvé jeudi entre la France, l’Espagne et le Portugal pour remplacer le projet de gazoduc MidCat par un pipeline sous-marin de 190 kilomètres entre Barcelone et Marseille.
C’est une avancée pour un projet d’infrastructure bloqué depuis de nombreuses années. La France, l’Espagne et le Portugal ont annoncé jeudi 20 octobre avoir trouvé un accord pour remplacer le projet MidCat par un pipeline sous-marin entre Barcelone et Marseille, destiné à acheminer du gaz puis de l’hydrogène vert.
Lancé initialement en 2003, le projet MidCat (abréviation de Midi-Catalogne) visait à relier les réseaux gaziers français et espagnol via un pipeline de 190 kilomètres allant d’Hostalric, au nord de Barcelone, à Barbaira, à l’est de Carcassonne, en passant par les Pyrénées.
“Nous nous sommes entendus pour remplacer le projet MidCat par un nouveau projet, qui s’appellera le Corridor d’énergie verte, pour relier la péninsule ibérique à la France et donc au marché européen de l’énergie entre Barcelone et Marseille”, a expliqué le chef du gouvernement espagnol, Pedro Sanchez, à son arrivée à Bruxelles pour un sommet européen consacré à la crise énergétique.
L’hydrogène vert avant tout
“Il s’agit de créer un pipeline pour l’hydrogène vert mais aussi de façon transitoire pour le gaz, dont le marché européen de l’énergie a besoin”, a-t-il précisé.
Pour finaliser l’accord, Pedro Sanchez, le président français Emmanuel Macron et le Premier ministre portugais Antonio Costa doivent se retrouver les 8 et 9 décembre à Alicante en Espagne.
Madrid et Lisbonne, avec l’appui de Berlin, s’efforçaient depuis des semaines de lever les réserves de Paris sur MidCat en vue de la relance d’interconnexions énergétiques face à la crise en Europe liée au conflit en Ukraine. Le gazoduc devait permettre à l’Espagne, qui dispose d’un tiers des capacités européennes de regazéification de GNL (gaz naturel liquéfié), d’exporter du gaz, venu par bateau des États-Unis ou du Qatar, vers le reste de l’Europe.
Un projet abandonné pour son impact environnemental
Ce projet – abandonné en 2019 en raison de son impact environnemental et d’un intérêt économique alors jugé limité – devait par ailleurs permettre à plus long terme de transporter de l’hydrogène vert, énergie du futur produite grâce aux énergies renouvelables, dont l’Espagne veut être l’un des champions.
Le projet se heurtait à l’opposition de Paris. À son arrivée au sommet européen, Emmanuel Macron a annoncé “l’abandon du projet historique MidCat (…) pour favoriser un projet que nous allons travailler dans les prochaines semaines de manière très intense à trois”.
Le président français précise que “l’objectif est de travailler à l’intensification de nos interconnexions électriques et la densification de ces dernières, et de travailler à une interconnexion hydrogène et énergies renouvelables entre Barcelone et Marseille”.
Ajoutant que le projet devait bénéficier de financements européens, il a conclu : “l’objectif d’être mieux relié au reste du continent par l’Espagne et le Portugal est ainsi relevé, et puis l’objectif qui était le nôtre, de continuer notre stratégie de transition climatique et énergétique, correspond à ce nouveau projet”.
Avec AFP et Reuters