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Guerre en Ukraine : le pont de Crimée touché, la Russie accumule les revers

La destruction partielle du Pont de Crimée, symbole de l’annexion de la péninsule et infrastructure essentielle à l’approvisionnement de l’armée russe en Ukraine, couronne une série d’humiliations pour la Russie de Vladimir Poutine.

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Pour Vladimir Poutine, une mauvaise nouvelle chasse l’autre sur le front ukrainien. Alors que l’armée russe ne cesse de perdre du terrain face à l’avancée des troupes de Kiev, l’attaque du pont de Crimée samedi 8 octobre est venu conclure une série d’échecs pour le président russe.

Des images de vidéosurveillance diffusées sur les réseaux sociaux ont montré une puissante explosion au moment où plusieurs véhicules circulaient sur le pont, dont un camion que les autorités russes soupçonnent d’être à l’origine de la déflagration.

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Pour le Kremlin, qui vantait il y a quelques mois encore la sécurité entourant l’édifice, l’humiliation est totale.

Le pont de Kertch qui relie la Crimée à la Russie constitue une ligne de ravitaillement capitale des forces russes pour tenir les territoires occupés au sud de l’Ukraine alors que se profile la bataille pour la ville de Kherson.

Au-delà de sa valeur stratégique, le plus grand pont d’Europe (19 km) construit en seulement 3 ans est un symbole aux yeux des Russes de l’annexion de la péninsule et de son rattachement à la Russie. Un Vladimir Poutine triomphant l’avait  inauguré en jean et blouson noir, au volant d’un camion, le 16 mai 2018. 

De son côté, Kiev n’a pas revendiqué l’attaque. Ce qui n’empêche pas ses responsables de jubiler. “Malheureusement, c’était nuageux en Crimée”, a ironisé le président ukrainien Volodymyr Zelensky.

Quant au chef du Conseil de sécurité ukrainien, Oleksi Danilov, il publiait sur twitter une vidéo de l’incendie accompagnée du célèbre “Happy Birthday Mister President” chantée par Marilyn Monroe. La veille, Vladimir Poutine célébrait ses 70 ans.

Des élites russes exaspérées

L’attaque de cette infrastructure-clé intervient alors que l’armée russe accumule les revers cuisants sur le terrain. Après avoir repris la ville de Lyman dans l’Est, une armée ukrainienne galvanisée a de nouveau enchaîné les succès cette semaine.

Selon Kiev, ses troupes ont repris plus de 400 km2 aux Russes ces derniers jours dans le Sud. Certaines vidéos sur les réseaux sociaux montrent des soldats russes se rendre sans combattre comme cet équipage d’un char d’assaut.

À Moscou, les critiques des élites sur la conduite de la guerre se font de plus en plus bruyantes. Elles ne visent pas Vladimir Poutine directement comme c’est d’usage en Russie mais ses conseillers et le ministère de la Défense.

L’état-major de l’armée est notamment visé pour la faiblesse de l’équipement et de l’encadrement des soldats mobilisés. Même les plus ardents propagandistes s’inquiètent de l’état de délabrement de certaines unités russes. “Je suis fatigué de recevoir des messages disant que les mobilisés doivent acheter leur équipement avec leur argent. Pourquoi un homme mobilisé, un héros, doit-il acheter ce dont il a besoin ?”, s’est récemment emporté le célèbre présentateur télé et propagandiste Vladimir Sololyov.

>> À lire : En Russie, pauvres et minorités ethniques paient le prix fort de la guerre en Ukraine

Le dirigeant tchétchène Ramzan Kadyrov avait lui fustigé le commandement militaire, tandis qu’un haut responsable parlementaire, Andreï Kartapolov, avait appelé sur Telegram l’armée à “arrêter de mentir” sur ses défaites.

Quelles mesures de représailles ?

Signe du mécontentement en haut lieu, Moscou a annoncé samedi avoir nommé un nouvel homme à la tête de son “opération militaire spéciale” en Ukraine, le général Sergueï Sourovikine, 55 ans.

Vétéran de la guerre civile au Tadjikistan dans les années 1990, de la deuxième guerre de Tchétchénie dans les années 2000 et de l’intervention russe en Syrie lancée en 2015, Sergueï Sourovikine  dirigeait jusque-là le groupement de forces “Sud” en Ukraine, selon un rapport du ministère russe datant de juillet.

Selon RFI, Serguei Sourovikine est surnommé “Armageddon, pour sa tendance à l’usage de missiles contre des infrastructures civiles”. Faut-il y voir un indice de la nature des mesures de représailles envisagées par Moscou ?

La Russie, qui n’accuse pas directement Kiev de l’attaque du pont de Crimée tout en évoquant la “nature terroriste de l’Ukraine”, laisse planer le doute sur la réponse qu’elle entend apporter à cet affront.

Vladimir Poutine doit réunir lundi son Conseil de sécurité, un format rassemblant les principaux ministres, responsables politiques et représentants des services de sécurité et de l’armée.

Pour le moment, les autorités russes tentent de minimiser les dégâts subis par le pont de Kertch et assurent que le trafic ferroviaire et routier a pu reprendre. “Tous les trains programmés vont passer en totalité”, a affirmé dimanche le vice-Premier ministre russe Marat Khousnoulline, selon l’agence Ria Novosti.

Les autorités de Crimée avaient annoncé samedi que la circulation avait également repris pour les voitures et les bus sur la seule voie routière du pont restée intacte. Des ferries ont pris également le relais pour effectuer la traversée notamment pour les poids lourds.

Avec AFP

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