L’explosion d’une station-service dans un village du nord-ouest de l’Irlande a fait au moins dix morts, vendredi soir. Pour l’heure, la police a évoqué un “accident tragique”, écartant ainsi la piste d’un acte volontaire.
Dix personnes, dont deux adolescents et une fillette, ont été tuées dans l’explosion d’une station-service dans un village du nord-ouest de l’Irlande où les recherches d’éventuelles victimes se poursuivaient, samedi 8 octobre.
L’explosion s’est produite vendredi peu vers 15 h 20 (14 h 20GMT) dans le village de Creeslough. “Elle a fait dix victimes”, a déclaré un responsable de la police lors d’une conférence de presse. Il s’agit de quatre hommes, trois femmes, deux adolescents (un garçon et une fille) et d’une fillette, en âge d’aller à l’école primaire, a-t-il détaillé.
“On ne s’attend pas à ce qu’il y ait d’autres victimes”, a-t-il ajouté. Il n’y a pas d’information sur des personnes portées disparues.
“Les informations dont nous disposons à l’heure actuelle font état d’un accident tragique”, a-t-il encore dit, semblant écarter la piste d’un acte volontaire. Mais la police garde “l’esprit ouvert”.
Une photographie aérienne prise après la déflagration montre le bâtiment de la station-service détruit. Deux immeubles résidentiels de deux étages situés derrière se sont effondrés.
Un habitant du quartier, Kieran Gallagher, dont la maison se trouve à environ 150 mètres de la scène, a déclaré que la détonation lui avait fait penser à une “bombe” : “J’étais chez moi quand j’ai entendu une explosion. (…) C’était comme une bombe”, a-t-il dit à la BBC.
La communauté a été frappée par “un tsunami de chagrin”, a dit samedi matin, lors d’une messe dans l’église du village, le prêtre John Joe Duffy.
Les services de secours, accompagnés de chiens renifleurs pour retrouver des victimes, ont oeuvré tout au long de la nuit. Les décombres continuaient d’être ramassés samedi matin.
La police, les pompiers, les services d’ambulance et les garde-côtes irlandais, étaient sur place. Ils ont été épaulés par le service d’ambulance aérienne d’Irlande du Nord ainsi qu’une équipe de spécialistes de la province britannique, samedi.
L’hôpital universitaire de Letterkenny, situé à 24 kilomètres de la station-service, a été placé en situation d’urgence et a indiqué dans un communiqué qu’il s’occupait de “blessures multiples”.
Dégâts et débris
Dans un communiqué, le Premier ministre irlandais, Micheal Martin, a déclaré que “ses pensées et ses prières (allaient) aujourd’hui à ceux qui ont perdu la vie et à ceux qui ont été blessés dans cette explosion dévastatrice”.
Micheal Martin a annoncé qu’il allait se rendre sur place. “C’est un si petit village que presque tout le monde connait quelqu’un qui a perdu la vie”, a-t-il dit à des journalistes samedi matin. “C’est un jour très sombre pour Donegal (le comté où se situe Creeslough, ndlr) et pour l’Irlande”.
Le ministre de l’Agriculture, Charlie McConalogue, qui est un élu au parlement irlandais de la région frappée par l’explosion, a comparé les scènes de dévastation à celles du conflit nord-irlandais dans la seconde moitié du XXe siècle.
“Les scènes de l’événement rappellent les images des ‘Troubles’ il y a des années, au niveau des dégâts et des débris”.
Pendant trois décennies, le conflit nord-irlandais a opposé nationalistes, principalement catholiques, favorables à la réunification de l’île d’Irlande, et loyalistes, essentiellement protestants, attachés au maintien de la province sous la couronne britannique. Ce conflit avait fait environ 3 500 morts.
Le village de Creelough, qui se trouve à une cinquantaine de kilomètres de la frontière avec l’Irlande du Nord, compte environ 400 habitants.
“Nos pensées et nos prières vont aux familles et aux amis des personnes décédées, à celles qui ont été blessées et à l’ensemble de la communauté de Creeslough”, a tweeté l’entreprise Applegreen, à laquelle appartient la station-service frappée par l’explosion.
Avec AFP