Le prix Nobel de la paix a été conjointement attribué au Biélorusse actuellement incarcéré Ales Bialiatski, connu pour son travail à la tête du Centre des droits de l’Homme Viasna, ainsi qu’aux ONG de défense des droits humains russe Memorial et ukrainienne Centre pour les libertés civiles.
Les jurés de l’académie Nobel ont finalement choisi de mettre en avant la guerre en Ukraine. Le prix Nobel de la paix 2022 a été attribué conjointement au militant des droits de l’Homme biélorusse Ales Bialiatski et aux ONG de défense des droits humains russe Memorial et ukrainienne Centre pour les libertés civiles, a annoncé, vendredi 7 octobre, le comité Nobel norvégien.
En distinguant ces trois lauréats, le comité Nobel récompense “trois remarquables défenseurs des droits humains, de la démocratie et de la coexistence pacifique dans les trois pays voisins que sont la Biélorusse, l’Ukraine et la Russie”, a souligné la présidente du comité Nobel norvégien dans son discours.
Les lauréats “ont depuis des années promu le droit à critiquer le pouvoir et protéger les droits fondamentaux des citoyens”, a-t-elle souligné. “Ils ont accompli des efforts formidables pour documenter des crimes de guerre, des violations des droits humains et l’abus de pouvoir. Ensemble ils démontrent l’importance de la société civile pour la paix et la démocratie”.
Ales Viktaravitch Bialiatski
Cheveux et courte barbe blanche, Ales Viktaravitch Bialiatski, 60 ans, est un militant politique biélorusse actuellement incarcéré, connu pour son travail à la tête du Centre des droits de l’Homme Viasna, la principale organisation de défense des droits humains en Biélorussie.
L’activiste avait été arrêté pour “évasion fiscale”, affaire perçue comme une vengeance du président Alexandre Loukachenko, au pouvoir depuis 1994 et qui musèle toute forme de critique à coups d’arrestation ou de matraque, depuis le vaste mouvement de contestation post-électoral de l’été 2020 qui a fait trembler son régime. Ce n’est pas le premier passage en prison d’Ales Bialiatski ni sa première vague de répression.
Sa précédente incarcération, pendant près de trois ans, de 2011 à 2014, avait été aussi orchestrée pour des motifs fiscaux. Son arrestation était alors intervenue quelques mois après une présidentielle qui avait déjà donné lieu à des manifestations d’opposition sévèrement réprimées.
Son travail s’est ensuite étendu à la défense des droits humains en général, dans un pays où les abus sont généralisés en la matière.
Memorial International
Memorial International, la plus ancienne ONG de défense des droits humains en Russie, a été dissoute en décembre dernier par la justice russe, avec deux de ses branches.
BREAKING NEWS:
The Norwegian Nobel Committee has decided to award the 2022 #NobelPeacePrize to human rights advocate Ales Bialiatski from Belarus, the Russian human rights organisation Memorial and the Ukrainian human rights organisation Center for Civil Liberties. #NobelPrize pic.twitter.com/9YBdkJpDLU— The Nobel Prize (@NobelPrize) October 7, 2022
Le Centre pour les libertés civiles
Le Centre pour les libertés civiles, ONG ukrainienne, a été fondé en 2007, à Kiev, la capitale ukrainienne.
La “saison” des Nobel, qui s’est ouverte lundi avec l’attribution du Nobel de physiologie ou de médecine, a récompensé deux Français, le physicien Alain Aspect, et l’écrivaine, Annie Ernaux.
Avec AFP