Alors que quatre régions d’Ukraine sous contrôle quasi-total ou partiel des forces russes votent jusqu’à mardi lors de référendums d’annexion par la Russie, certains Ukrainiens ont préfèrer fuir. Exemple avec cette professeure d’histoire confrontée à la russification forcée du sud de l’Ukraine. Un reportage signé Gwendoline Debono, l’envoyée spéciale de France 24 en Ukraine.
Dans des régions vidées de leurs habitants et où ceux qui restent n’ont pas vraiment le choix, les résultats des référendums d’annexion par la Russie ne font guère de doute. Certains Ukrainiens préfèrent fuir plutôt que de se prêter à ce “simulacre” de démocratie à l’image de cette professeure d’histoire qui refusait d’enseigner dans la langue russe malgré les pressions des autorités locales.
Il y a dix jours, elle a quitté la région de Berdyansk, occupée par les forces russes aux premiers jours de l’invasion. Tous les jours, elle enregistre les cours pour ses élèves restés en zone occupée.
À la fin du mois de juin, victoria et ses collègues enseignants ont été convoqués par les soldats russes. Ils leurs ont ordonné d’enseigner le programme russe, dans la langue russe et d’aller se former en Crimée.
“On a été convoqués deux fois. La première fois, ils nous ont rassemblés. Les soldats nous on dit qu’on devait coopérer, d’une manière assez ferme, on a refusé et ils ont dit ‘d’accord, on va ramener nos profs’. Au début on ne s’est pas senti menacé. Deux semaines plus tard, on a été de nouveau convoqués, par d’autres soldats. Le commandant était très très dur, et on nous a enfermé dans une pièce…Psychologiquement, c’était dur”, raconte-t-elle.
Deux mois plus tard, Victoria et sa famille n’ont plus eu le choix et ont du partir.
Une école de la ville où elle s’est réfugiée lui a proposé un poste. Victoria a choisi de continuer à enseigner à distance à ses élèves qui étudient dans la clandestinité.