Les manifestations de soutien au peuple iranien se multiplient à l’international pour protester contre la mort de Mahsa Amini, arrêtée par la police des mœurs pour avoir porté son voile de manière “inappropriée”. À Paris, la police a utilisé des gaz lacrymogènes pour empêcher des manifestants d’atteindre l’ambassade d’Iran et, à Londres, des heurts ont éclaté entre la police et les manifestants.
Des centaines de personnes ont défilé, dimanche 25 septembre, à Paris et Londres pour dénoncer la mort de Mahsa Amini, 22 ans, arrêtée à Téhéran le 13 septembre par la police des mœurs pour “port de vêtements inappropriés” et protester contre la répression des manifestations en Iran.
À Paris, la manifestation a dégénéré, la police française a utilisé des gaz lacrymogènes pour empêcher le cortège d’atteindre l’ambassade de la République islamique.
Un autre rassemblement tendu s’est déroulé à Londres près de l’ambassade d’Iran. “Des manifestants ont tenté de franchir les barrages de police et jeté des projectiles sur les agents”, a annoncé dans un communiqué la police britannique, qui a fait état de cinq arrestations.
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“France, ça suffit le silence”
Parti de la place du Trocadéro, le cortège parisien s’est dirigé vers l’ambassade d’Iran au son des slogans tels que “femme, vie, liberté !”, en écho à ceux des manifestants en Iran, ou encore “France, ça suffit le silence”.
Les participants reprochent notamment au président français Emmanuel Macron d’avoir serré la main de son homologue iranien Ebrahim Raïssi lors de leur rencontre le 20 septembre en marge de l’assemblée générale des Nations unies à New York.
À l’approche de l’ambassade, les policiers ont fait usage à plusieurs reprises de gaz lacrymogènes pour repousser les manifestants qui tentaient de franchir leur cordon interdisant l’accès à la représentation diplomatique de la République islamique, selon les mêmes sources.
“Au vu de ce qui se passe actuellement, nous Iraniens, nous sommes vraiment mobilisés, nous devons réagir étant donné que nous sommes loin de notre patrie, notre pays”, a déclaré une manifestante franco-iranienne qui n’a souhaité s’identifier que par son prénom, Nina.
À Londres : 12 arrestations et cinq policiers blessés
Outre-manche, au moins cinq policiers ont été “sérieusement blessés” et 12 personnes arrêtées, dimanche, lors d’incidents en marge d’une manifestation aux abords de l’ambassade d’Iran à Londres.
Selon la police londonienne, des officiers étaient déployés près de l’ambassade, alors que des “rassemblements importants” s’étaient déroulés ces derniers jours dans le calme dans la capitale britannique.
Des vidéos sur les réseaux sociaux montraient notamment une foule scandant “mort à la République islamique”.
Si la “majorité de ceux qui étaient présents dimanche à l’ambassade continuaient de se comporter de manière responsable”, un groupe “important” a “cherché à s’en prendre à la police et à des manifestants avec lesquels ils n’étaient pas d’accord”, a expliqué Scotland Yard dans un communiqué dimanche soir.
Des unités de maintien de l’ordre équipées de casques et boucliers ont été déployées, poursuit la police londonienne.
Les incidents ont d’abord éclaté aux abords de l’ambassade avant de se déplacer vers les quartiers de Marble Arch et Maida Vale, où le Centre islamique d’Angleterre a été “pris pour cible”.
Les policiers chargés d'”assurer la sécurité du bâtiment” ont essuyé des jets de projectiles. Au moins cinq membres des forces de l’ordre ont été hospitalisés, notamment pour des fractures, selon la police, qui a procédé à 12 arrestations pour participation à des désordres violents.
“Nous respectons le droit de manifester pacifiquement et travaillons toujours avec les organisateurs pour que ce soit possible. Mais nous ne tolèrerons pas des attaques sur nos officiers comme nous l’avons vu aujourd’hui ou des manifestations qui laissent d’autres communautés se sentir en insécurité”, a déclaré Karen Findlay, de la police de Londres.
Au moins 41 personnes ont été tuées et des centaines arrêtées en Iran depuis l’annonce le 16 septembre du décès de Mahsa Amini, selon le dernier bilan officiel.
Avec AFP