Inquiétudes pour les uns, joie pour les autres, les réactions après une nouvelle percée de l’extrême droite en Europe ne se sont pas fait attendre. La victoire de Fratelli d’Italia, le parti post-fasciste de Giorgia Meloni, dimanche, aux législatives en Italie, inquiète notamment la Première Ministre française qui assure qu’elle veillera au respect des droits humains.
La France sera “attentive” au “respect” des droits de l’Homme et de l’avortement en Italie, après la victoire du parti post-fasciste Fratelli de Giorgia Meloni, dimanche 25 septembre, aux législatives, a averti la Première ministre Elisabeth Borne.
“Bien évidemment, on sera attentif (avec) la présidente de la Commission européenne (Ursula von der Leyen), à ce que ces valeurs sur les droits de l’Homme, sur le respect des uns et des autres, notamment le respect du droit à l’avortement, soient respectées par tous”, a-t-elle déclaré sur la chaîne BFMTV.
“Dérive dans toute l’Europe”
La cheffe du gouvernement a toutefois estimé qu’il ne “fallait pas brûler les étapes” et rappelé qu’il appartenait “désormais au président de la République, Sergio Mattarella, de désigner la présidente ou le président du Conseil”.
Dans le camp de la majorité présidentielle, le président du MoDem, François Bayrou, a affirmé sur FranceInfo que “l’on sent bien l’espèce de vague, de dérive dans toute l’Europe. Il y a une très grande inquiétude chez les peuples auxquelles il faut répondre”.
À Madrid, également, la pilule a du mal à passer : “Les populismes finissent toujours en catastrophe”, a mis en garde, lundi, le ministre espagnol des Affaires Etrangères.
“C’est un moment d’incertitude et dans les moments d’incertitude, les populismes gagnent toujours en importance et ils finissent toujours de la même manière : en catastrophe” car “leur réponse est toujours la même : fermons-nous sur nous-mêmes et revenons au passé”, a déclaré José Manuel Albarès lors d’un petit-déjeuner de presse.
Réjouissances à l’extrême droite
De son côté, l’extrême droite française a salué la victoire de Giorgia Meloni aux législatives en Italie, où pour la première fois depuis 1945 un parti post-fasciste accède au pouvoir.
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“Le peuple italien a décidé de reprendre son destin en main en élisant un gouvernement patriote et souverainiste”, a écrit la présidente du groupe RN à l’Assemblée nationale, Marine Le Pen, sur Twitter, félicitant Giorgia Meloni et le chef de la Ligue Matteo Salvini, “pour avoir résisté aux menaces d’une Union européenne anti-démocratique et arrogante”.
Le peuple italien a décidé de reprendre son destin en main en élisant un gouvernement patriote et souverainiste.
Bravo à @GiorgiaMeloni et à @matteosalvinimi pour avoir résisté aux menaces d’une Union européenne anti-démocratique et arrogante en obtenant cette grande victoire !
— Marine Le Pen (@MLP_officiel) September 26, 2022
Sur RTL, Marion Maréchal, ex-députée RN devenue vice-présidente du parti d’Eric Zemmour, Reconquête!, a nié que Fratelli “soit un parti factuellement d’extrême droite”, tout en plaidant pour “une coalition à droite” en France comme celle qui s’est imposée Italie, mais aussi en Suède il y a deux semaines.
“Grande victoire”
À l’instar de l’extrême droite française, le parti du Premier ministre hongrois Viktor Orban, s’est réjoui, par la voix de son directeur politique, Balazs Orban, sur Twitter : “Félicitations à Giorgia Meloni, Matteo Salvini et Silvio Berlusconi pour les élections aujourd’hui ! En ces temps difficiles, nous avons plus que jamais besoin d’amis qui partagent une vision et une approche communes des défis de l’Europe.”
En Espagne, le dirigeant du parti d’extrême droite Vox, Santiago Abascal, a exprimé son contentement sur Twitter : “Giorgia Meloni a montré la voie d’une Europe fière et libre des nations souveraines libres de pouvoir coopérer pour la sécurité et la prospérité de tous.”
Le Premier ministre polonais Mateusz Morawiecki, chef du parti au pouvoir en Pologne Droit et Justice (PiS) classé à l’extrême droite de l’échiquier politique, a salué, lundi, la “grande victoire” de l’extrême droite italienne.
En Italie, peu de réactions des adversaires de Fratelli d’Italia hormis celle de Carlo Calenda, leader du parti centriste Azione, qui a déclaré sur Facebook : “Les Italiens ont choisi de donner une majorité solide à la droite nationaliste. Nous considérons cela comme une perspective dangereuse et incertaine. Nous verrons si Meloni sera capable de gouverner” a-t-il déclaré, promettant d’incarner une opposition “difficile mais constructive”.
Avec AFP et Reuters