Alors que les recherches se poursuivent aux environs d’Izioum pour tenter de retrouver de nouveaux corps, les habitants disent leur soulagement de voir leur ville libérée des forces russes.
Izioum est une ville en grande partie détruite. Dans ce qu’il reste de cette enclave ukrainienne récemment reconquise par Kiev, il n’y a ni eau, ni électricité, ni réseau téléphonique. Seule une colline, unique point de connexion de la ville, permet aux habitants restés dans la cité de joindre leurs proches. Pour beaucoup, c’est la première fois depuis des mois. “Dis bonjour à maman et grand-mère, on tient bon ici, ça va aller”, laisse un homme âgé sur un répondeur.
Il y a encore quelques jours, la ville était la cible de bombardements russes. Beaucoup sont décédés en se rendant sur la petite montagne, touchés par des obus. D’autres ont été arrêtés par des soldats russes. C’est ce qui est arrivé à Anna. “Ils ont lu mes messages dans mon téléphone et ils n’ont pas aimé l’un d’entre eux, qui disait ‘les orques’ pour parler des russes. Trois groupes sont venus et on a été détenus dans un sous-sol pendant une demi-journée.”
“Nous nous sommes juste levés et avons pleuré”
Comme bien d’autres dans la ville, la maison d’Anna a été détruite. La jeune femme vit depuis dans le sous-sol de son voisin, avec 61 autres personnes. Le propriétaire se rappelle de la joie ressentie à l’annonce de l’arrivée des troupes ukrainiennes. “La nuit, on a entendu des véhicules circuler, le matin quand on est sorti, des gens disaient qu’il n’y avait plus de check-point sur le pont, ils n’étaient plus là, plus à cet endroit, se souvient Andriy, le propriétaire de la cave. Et c’était calme. Et quand nous avons vu les Ukrainiens, je jure que nous nous sommes juste levés et avons pleuré.”
Dans le reste de la ville, les recherches de nouveaux corps se poursuivent sur le site funéraire proche de la ville d’Izioum. L’Ukraine affirme que des centaines de personnes sont enterrées sur ce site boisé découvert cette semaine, dont au moins 17 militaires ukrainiens jetés dans une fosse commune.
D’autres corps pourraient être ceux de civils enterrés dans des tombes individuelles marquées d’une croix de bois. Les causes des décès n’ont pas encore été établies, mais des habitants affirment qu’une partie des victimes ont été tuées lors d’une frappe aérienne.