Au menu, ce lundi 19 septembre, une revue de presse spéciale, consacrée aux funérailles d’État de la reine Elizabeth II.
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Au menu, ce matin, une revue de presse spéciale, consacrée aux funérailles d’État de la reine Elizabeth II.
Comme dans une série d’Andy Warhol, qui avait d’ailleurs réalisé son portrait, le visage de feu Elizabeth II se répète à l’infini, ce matin, à la une des quotidiens britanniques, sur fond noir ou sur fond violet. La souveraine y apparaît souriante, revêtue d’une tenue bleu ciel – “bleu tourterelle” très précisément – et portant une broche offerte en 1944 par son père, le roi George VI, un bijou auquel elle était très attachée. Cette photo inédite, datée de mai dernier, a été diffusée hier par Buckingham Palace. “Ce sourire va nous manquer”, écrit The Sun, qui titre “God bless” (“Que Dieu la bénisse”).
On today’s front page: Her Majesty The Queen in an enchanting, unseen photo released by the Royal Family as the nation prepares to say goodbye at her state funeral pic.twitter.com/iYVBxO8mGN
— The Sun (@TheSun) September 19, 2022
“Au revoir à notre glorieuse Reine”, salue The Daily Express. “Alors que notre nation se prépare à accompagner notre Reine dans sa dernière demeure, nous nous souvenons d’elle, heureuse et glorieuse”, répète The Daily Mirror, tandis que The Daily Telegraph remercie Elizabeth II pour avoir consacré toute son existence, ou presque, à son pays : “une vie totalement dévouée à son service”. Des remerciements partagés par Metro : “Merci Madame”, titre le quotidien gratuit, qui a choisi, lui, un tableau de la reine datant de 1955, réalisé deux ans après son couronnement. “Le Royaume-Uni !”, s’exclame The Daily Star, à propos de la communion et de “l’hommage silencieux” rendu par les Britanniques à leur souveraine.
Des Britanniques unis dans le deuil, mais pour combien de temps ? “La Grande-Bretagne est à un tournant”, annonce The Independent, en rappelant que certaines parties du Royaume-Uni attendaient le décès de la Reine pour exprimer leur volonté d’indépendance. Des envies de séparation auxquelles devra faire face l’héritier d’Elizabeth II, Charles III, qu’on retrouve à la une du Times accueillant à bras ouverts la nouvelle Première ministre Liz Truss, en tenue de deuil. Un deuil partagé par les représentants du monde entier : près de 500 présidents, souverains, chefs et responsables de gouvernement seront présents, lundi 19 septembre, à Londres pour assister aux funérailles. Leur présence simultanée à Londres déclenche la plus grosse opération de sécurité de l’histoire du Royaume-Uni, selon The Guardian.
Hommage, également, ce matin, des dessinateurs de presse britanniques. À circonstances exceptionnelles, dessins particuliers. Loin de leur mordant habituel, les dessinateurs de presse ont opté pour le symbolisme, comme dans le dessin de Blower : le saphir de la couronne royale brille de mille feux et le Royaume-Uni se trouve au cœur de la pierre précieuse. La couronne et les attributs de la royauté, qu’on retrouve dans le dessin de Ben Jennings, intégrés dans ce qu’on appelle une “vanité”, une représentation allégorique de la mort. Très symbolique aussi, le dessin de Guy Body, avec un drapeau de l’Union Jack, troué au milieu. Un trou représentant le profil de la reine Elizabeth II. Le plus émouvant, sans doute, est signé Morten Morland : le dessinateur du Times signe un dessin sur l’absence, le vide que laisse derrière elle Elizabeth II, dans des milliers de foyers britanniques.
Les funérailles de la Reine font la une, également, de plusieurs quotidiens français. Le Parisien / Aujourd’hui en France évoque “les obsèques du siècle”, un événement historique qui pourrait attirer deux millions de personnes dans la capitale britannique et rassembler quatre milliards de téléspectateurs. “Une cérémonie pour l’Histoire”, dont le journal détaille le déroulement. Le Figaro, lui, se concentre sur la dimension internationale et diplomatique de l’événement, avec ce commentaire : “Plus de mille invitations ont été postées, mais le Russe Vladimir Poutine n’en a pas reçu, se trouvant relégué en compagnie de parias de l’acabit des talibans afghans, du boucher syrien Assad et de la junte birmane’.
Au pays de la Révolution de 1789 et des sans-culottes, la pompe et le faste britanniques font grincer des dents. L’Humanité observe que le nouveau souverain, Charles III, va se retrouver à la tête d’un royaume «désuni», «sur un navire monarchique secoué de tempêtes», l’Irlande et l’Ecosse, notamment, aspirant à leur indépendance. Le gratuit 20 minutes rappelle, quant à lui, qu’un certain nombre de Britanniques ne se sentent pas émus par les funérailles royales, comme en témoignent des habitants du quartier de Camden, à Londres, que le journal est allé rencontrer – des sujets de Sa Majesté qui expriment une «indifférence royale». Enfin Libération revient sur la grogne provoquée par la mise à l’arrêt de tout le pays, où ce lundi a été déclaré jour férié, aux termes de 11 jours de deuil national. Libération, qui publie un dessin de Coco montrant des milliers de Britanniques dans la file d’attente pour rendre hommage à la reine : «Il y a presque autant la queue qu’à la Banque alimentaire», commente l’un d’entre eux. Une allusion à la crise qui frappe de plein fouet le Royaume-Uni, à commencer par les sujets de Sa Majesté les plus vulnérables.
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