Des centaines de milliers de personnes sont attendues à Westminster Hall pour rendre un dernier hommage à Elizabeth II, dont le cercueil est arrivé à Londres mardi soir et a passé la nuit au palais de Buckingham. Les Britanniques pourront se recueillir auprès de la dépouille pendant près de cinq jours, avant des funérailles nationales prévues lundi.
Ce seront les ultimes adieux des Britanniques à leur reine. Des centaines de milliers de personnes sont attendues à partir de mercredi 14 septembre à Londres pour saluer une dernière fois Elizabeth II, leur monarque adorée de retour dans la capitale près d’une semaine après son décès en Écosse.
Le cercueil de la reine, morte jeudi à 96 ans, a retrouvé mardi soir la capitale britannique. Après une nuit au palais de Buckingham, la dépouille va rejoindre Westminster Hall, la plus vieille chambre du Parlement britannique, au terme d’une procession solennelle dans le centre de Londres.
Pendant près de cinq jours, de mercredi 17 h (16 h GMT) jusqu’à lundi 6 h 30, jour des funérailles nationales, les Britanniques pourront venir rendre un dernier hommage à leur souveraine, unanimement saluée pour son dévouement total pendant plus de 70 ans de règne.
Des centaines de milliers de personnes sont attendues à Westminster Hall, ouvert pour l’occasion 24 heures sur 24. Mais il faudra s’armer de patience : les longues files d’attente pourraient s’étirer sur des kilomètres.
Le cercueil d’Elizabeth II a déjà été exposé de lundi soir à mardi dans la cathédrale Saint-Gilles d’Édimbourg. Parfois émues aux larmes, quelque 33 000 personnes ont patienté des heures pour pouvoir se recueillir brièvement devant le cercueil, recouvert du drapeau royal et de la couronne.
Roc de stabilité dans la tempête tantôt politique, sociale ou sanitaire pendant le Covid-19, la reine a constitué une image rassurante pour des millions de Britanniques durant ses décennies sur le trône.
Mardi soir, la princesse Anne, unique fille d’Elizabeth II, a accompagné son cercueil dans l’avion qui le menait d’Édimbourg à Londres. Le nouveau roi Charles III, fils aîné d’Elizabeth, était présent pour accueillir la dépouille à son arrivée au palais de Buckingham, après avoir passé la journée en Irlande du Nord, une étape délicate de son accession au trône.
La cote de Charles III en hausse
Elizabeth II avait joué un rôle majeur pour la réconciliation dans la province au passé sanglant. Mais près d’un quart de siècle après le retour d’une paix fragile entre républicains, surtout catholiques, et unionistes, essentiellement protestants, les tensions ont été ravivées par le Brexit.
“Avec un exemple brillant devant moi, et avec l’aide de Dieu, je prends mes nouvelles fonctions résolu à rechercher le bien-être de tous les habitants d’Irlande du Nord”, a déclaré le monarque au Parlement local, à l’arrêt depuis des mois.
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Après Londres, Édimbourg et Belfast, Charles III se rendra vendredi à Cardiff au pays de Galles, dernière étape de sa tournée dans les quatre nations britanniques. La cote du roi a monté de manière fulgurante depuis son accession au trône, d’après un sondage YouGov publié mardi. Trois personnes sur cinq pensent qu’il fera un bon roi, contre à peine plus de 30 % il y a quelques mois.
Tensions en Irlande du Nord, velléités indépendantistes en Écosse, inflation galopante : Charles III, qui, à 73 ans, est le plus âgé de tous les souverains britanniques au moment de leur accession au trône, s’installe dans ses fonctions à un moment critique.
Le pays, en proie à une grave crise sociale et politique, a une nouvelle Première ministre depuis quelques jours, Liz Truss, que la reine Elizabeth II avait reçue dans sa résidence écossaise de Balmoral pour lui demander de former un gouvernement deux jours avant de s’éteindre.
Dernière ligne droite avant les funérailles du siècle
Mais l’heure est pour le moment au recueillement, le pays se préparant à l’immense défi logistique et sécuritaire des prochains jours.
Après des prières au palais en présence du roi, de la reine consort et de la famille royale, le cercueil quittera le palais de Buckingham à 13 h 22 GMT mercredi pour une procession dans le centre de Londres, posé sur un affût de canon, au palais de Westminster.
Le roi et des membres de la famille royale s’y joindront, tandis que Big Ben sonnera et que des coups de canon seront tirés depuis Hyde Park.
Hôtels complets, transports perturbés, pubs bondés… La capitale britannique se préparait mardi dans la fébrilité à la dernière ligne droite avant les funérailles du siècle.
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Alors que la file d’attente risque d’être ininterrompue pour apercevoir le cercueil, le gouvernement a déjà prévenu de “restrictions draconiennes”, dignes des aéroports, pour gérer l’affluence historique au palais de Westminster.
Si les autorités se refusent à donner un chiffre, la presse évoque quelque 750 000 personnes prêtes à braver une attente qui pourrait se compter en dizaines d’heures. En 2002, ils étaient environ 200 000 à s’être recueillis devant le cercueil de la reine-mère Elizabeth, présenté au public pendant trois jours avant ses funérailles.
L’affluence devrait être bien plus grande encore en amont des “funérailles du siècle”, les premières obsèques nationales depuis 1965 – celles de Winston Churchill –, qui auront lieu lundi 19 septembre en présence de quelque 500 dignitaires étrangers et de nombreuses têtes couronnées.
La Russie, la Biélorussie, la Birmanie et la Corée du Nord n’ont toutefois pas été invitées.
Avec AFP