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Le général Oleksandr Syrsky, nouveau héros de guerre en Ukraine

Le nom du général ukrainien Oleksandr Syrsky revient fréquemment pour expliquer les succès de la contre-offensive lancée par l’Ukraine autour de la ville de Kharkiv et dans l’est du pays. Comme Valeri Zaloujny, le commandant en chef de l’armée ukrainienne, il fait partie d’une génération d’officiers très populaires auprès des Ukrainiens. France 24 fait le point.

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C’est avec une vidéo postée le 10 septembre sur le compte Twitter du ministère de la Défense que beaucoup d’observateurs ont mis un visage sur les succès militaires que l’armée ukrainienne remporte depuis le lancement de son offensive dans la région de Kharkiv, le 7 septembre.


Sur cette vidéo d’un peu plus d’une minute sous-titrée en anglais, on voit le général Syrsky, manifestement pas très à l’aise devant la caméra, s’adresser à des soldats ukrainiens sur une place de la ville de Balakliïa, fraîchement reprise aux troupes russes.

“Aujourd’hui, nous avons achevé la libération de Balakliïa, c’est la première grande ville (libérée par) notre offensive. Je suis sûr que ce n’est pas la dernière. Devant nous, il y a Koupiansk qui a déjà été à moitié reprise par nos troupes. Il y a aussi Izioum et bien d’autres villes”, déclame-t-il lentement. Devant le général au garde-à-vous, la vidéo montre ensuite des soldats hisser le drapeau en haut d’un mat au son de l’hymne national. Depuis, les forces ukrainiennes ont repris le contrôle des deux localités mentionnées par cet officier âgé de 57 ans.

Le visage de l’audacieuse contre-offensive

Sur les réseaux sociaux, de nombreux Ukrainiens s’enthousiasment pour la vidéo publiée par le ministère de la Défense. Le politologue ukrainien Aleksey Goloboutskyï affirme sur son compte Facebook qu’il est l’artisan du plan de contre-attaque dans l’Est qui, jusqu’à présent, a permis aux forces ukrainiennes de reconquérir 6 000 km2 de territoire, selon Kiev. Le site suisse Watson rapporte également, citant des sources ukrainiennes, que c’était l’idée de Syrsky d’attaquer Koupiansk, ville-clé pour l’approvisionnement de l’armée russe à Izioum, et que l’état-major n’était au départ pas convaincu par son plan.


Un parlementaire estonien, Eerik-Niiles Kross, voit dans le général, déjà proclamé “héros de l’Ukraine” depuis avril, un “héros du monde libre”. Si son rôle dans la planification et la conduite de la contre-offensive en cours au nord du Donbass n’a pas été confirmé par les autorités ukrainiennes, le général est loin d’être un inconnu.

Officier d’une génération qui a accompli l’essentiel de sa carrière militaire dans l’Ukraine post-soviétique, il s’était déjà illustré en 2015 lors de la bataille de Debaltseve, dans le Donbass, puis en février-mars de cette année, lors de la défense de la ville de Kiev, presque encerclée par les troupes russes. Il était alors commandant en chef des forces militaires de la capitale.

Un rôle clé dans la bataille de Kiev

Impliqué dans les structures de coordination entre l’état-major ukrainien et l’Otan depuis 2013, Oleksandr Syrsky est commandant en chef de l’armée de terre depuis 2019. Dans les jours et les semaines qui suivirent l’invasion russe, le 24 février au matin, c’est à lui que revient l’organisation de la défense de la capitale.

Dans une interview accordée au Washington Post en juin 2022, il affirme que dans les jours précédant l’attaque, il ne “pouvait même pas imaginer” une opération d’envergure des forces russes visant l’ensemble du territoire ukrainien. “Je pensais plutôt que si les hostilités démarraient, elles seraient plutôt localisées dans l’Est, dans les régions de Donetsk et Louhansk”.

Alors que la Maison Blanche ne cesse d’alerter Kiev de l’imminence d’une invasion à grande échelle, Syrsky avait fait déplacer des unités et du matériel vers les principales voies d’accès à la capitale. Dans les semaines précédant l’invasion, il organise deux lignes de défense autour de la capitale et met en place une chaine de commandement qui va s’avérer vitale pour bloquer l’avancée russe. Selon le Washington Post, “Syrsky a divisé la ville et ses alentours en secteurs. À la tête de chaque secteur, il a nommé des généraux, venant des académies de formation militaire, qui étaient chargés de prendre des décisions tactiques sans avoir à consulter l’état-major”.

Dans cette interview, le général explique comment il a exploité les lenteurs de l’armée russe malgré la crainte qu’elle pouvait inspirer. Syrsky serait aussi à l’initiative d’une audacieuse manœuvre ayant conduit à la destruction d’un barrage par les troupes ukrainiennes pour littéralement noyer des unités spéciales russes combattant le long de la rivière Irpin. “Nous avons retrouvé plus tard les gilets pare-balles abandonnés par les soldats pour pourvoir nager et rester en vie”, explique-t-il.

Le “général de fer” Zaloujny, icône de la résistance

Décoré pour ces actions décisives lors de la bataille de Kiev, la renommée du général Syrsky reste encore modeste. Depuis le début de l’offensive russe en Ukraine, la population exprime un soutien et une confiance immense en son armée, dont le visage le plus connu et le plus populaire est celui de Valeri Zaloujny, le commandant en chef de l’armée ukrainienne. Âgé de 49 ans, son compte Facebook compte plus de 500 000 abonnés. Sa corpulence et les succès obtenus par ses troupes depuis le début de la guerre lui ont valu le surnom de “général de fer” dans la presse ukrainienne.


Soulignant le rôle clé de la jeune génération d’officiers ayant acquis une expérience de combat contre les séparatistes dans l’Est, ses demandes répétées d’ “utiliser tous les moyens” pour “préserver la vie et la santé” des soldats l’ont rendu aussi populaire que les victoires militaires obtenus sur les Russes.

Promu commandant en chef des forces armées ukrainiennes par le président Zelensky en juillet 2021, le général Zaloujny a poursuivi la réforme de l’armée pour l’éloigner des traditions militaires soviétiques et la rapprocher des standards de l’Otan. Un choix stratégique qui semble également habiter le général Syrsky. Surprise, mobilité et détermination, autant de principes prônés par son supérieur qu’il a mis en œuvre dans les récentes opérations dans l’est de l’Ukraine. Et qui ont fait subir à Moscou un nouveau revers.

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