La nouvelle Première ministre britannique Liz Truss a dévoilé mardi soir la composition de son gouvernement, avec aux postes-clés des fidèles, mais également des personnalités issues de la diversité.
Liz Truss a été officiellement nommée Première ministre du Royaume-Uni, mardi 6 septembre, par la reine Elizabeth II et a dévoilé dans la soirée la composition de son gouvernement, ouvertement tourné vers la diversité.
Pour la première fois, aucun des trois principaux portefeuilles du cabinet (Finances, l’Intérieur et Affaires étrangères) n’est ainsi occupé par un homme blanc.
Kwasi Kwarteng, un ultralibéral à la tête du Trésor britannique
Kwasi Kwarteng, fils d’immigrés du Ghana de 47 ans, est ainsi promu au poste de ministre des Finances, au moment où le pays traverse sa plus grave crise économique depuis des décennies. Premier noir nommé chancelier de l’Échiquier, ce fils d’immigrés du Ghana arrivés au Royaume-Uni dans les années 1960, était depuis janvier 2021 ministre des Entreprises, de l’Industrie et de l’Énergie. Il est aussi un libéral pur jus, apôtre d’impôts faibles et de l’économie de marché.
Le nouveau ministre des Finances avait co-signé en 2012, avec d’autres conservateurs dont Liz Truss, le livre “Britannia Unchained”, qui prônait notamment un État au périmètre réduit et qualifiait les travailleurs britanniques de “pires fainéants du monde” – la Première ministre a fait des vagues pendant sa campagne en évoquant de nouveau un manque d’ardeur supposé au travail des Britanniques.
Kwasi Kwarteng devra d’abord mettre en œuvre les baisses d’impôts promises par Liz Truss. Elles permettront de “remettre de l’argent dans les poches des gens” et des entreprises pour raviver une économie au bord de la récession, assurait-il dans une tribune lundi dans le Financial Times.
Suella Braverman, une conservatrice très à droite à l’Intérieur britannique
À l’Intérieur, Suella Braverman, ancienne avocate de 42 ans, est elle d’origine indienne par ses parents. Cette élue très conservatrice devra désormais s’atteler au dossier des migrants qui arrivent illégalement sur les côtes britanniques.
Elle occupait depuis un an le poste peu médiatique de conseillère juridique du gouvernement (“Attorney general”), alors que l’exécutif britannique est englué dans une bataille légale sur son projet de renvoyer les migrants illégaux au Rwanda.
Suella Braverman a été l’une des première à se déclarer candidate pour prendre les rênes du parti conservateur après la démission de l’ancien Premier ministre Boris Johnson. Son euroscepticisme acharné et son attachement à la défense des valeurs de la droite l’ont rendue populaire auprès des membres du parti.
James Cleverly, un chef de la diplomatie loyal mais peu connu
En nommant James Cleverly ministre des Affaires étrangères du Royaume-Uni, Liz Truss a fait le choix d’une personnalité loyale mais peu connue à l’étranger pour lui succéder à ce poste-clé dans une période agitée sur la scène européenne et internationale.
Pour ce partisan du Brexit de 53 ans, originaire du sud-est de Londres et dont la mère est originaire de Sierra Leone, cette nomination à la tête de la diplomatie britannique est une récompense après sa loyauté à toute épreuve envers Liz Truss durant la campagne pour désigner le successeur de Boris Johnson.
Mais James Cleverly prend ses fonctions à un moment difficile : outre la guerre en Ukraine et les relations de plus en plus tendues avec la Chine, il devra gérer la confrontation avec l’Union européenne sur le statut post-Brexit de l’Irlande du Nord.
Ce réserviste de l’armée a passé deux ans comme secrétaire d’État au sein du ministère des Affaires étrangères, après avoir occupé un poste au sein du département ayant géré le Brexit. Sur la scène politique britannique, il a gagné en exposition ces deux derniers mois, nommé début juillet ministre de l’Éducation, après la vague de démissions ayant suivi le départ de Boris Johnson du 10, Downing Street.
Son amie Therese Coffey à la Santé, le populaire Ben Wallace reste à la Défense
Après avoir présenté comme l’une de ses priorités le redressement du service public de santé, affaibli par dix ans d’austérité et la pandémie, Liz Truss a aussi nommé Therese Coffey, une amie proche, ministre de la Santé avec le titre de vice-Première ministre.
Échappant au jeu de chaises musicales, Ben Wallace, très populaire, est maintenu à la Défense, poste-clé en raison de la guerre en Ukraine dont Londres est l’un des principaux soutiens.
Avec AFP