La Serbie et le Kosovo sont finalement parvenus samedi à un “accord sur la liberté de circulation”, permettant aux citoyens des deux pays de se déplacer librement d’un État à l’autre, après de nouveaux épisodes de violences.
Les pourparlers auront finalement été fructueux. La Serbie et le Kosovo ont conclu samedi 27 août “un accord sur la liberté de circulation” entre les deux pays, après le regain de tensions suscité par de nouvelles règles frontalières et administratives imposées par Pristina, a annoncé le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell.
Suite aux négociations pilotées par l’UE, Pristina consent à ne pas introduire au 1er septembre, comme c’était son intention, des permis de séjour aux personnes entrant au Kosovo avec une carte d’identité serbe, a indiqué Josep Borrell sur Twitter, assurant avoir “reçu des garanties” du Premier ministre kosovar Albin Kurti.
En échange, le président serbe Aleksandar Vucic a accepté de supprimer le permis que Belgrade imposait aux visiteurs détenteurs d’une carte d’identité kosovare pour entrer en Serbie.
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Outre ce permis de séjour imposé à ses frontières, Pristina avait également décidé d’exiger des Serbes du Kosovo qu’ils remplacent les plaques d’immatriculation serbes de leurs véhicules par des plaques de la République du Kosovo.
Ces mesures ont entraîné un nouvel épisode de violences fin juillet dans le nord du Kosovo, où la minorité serbe les juge vexatoires. Sous pression des États-Unis, Pristina avait reporté leur mise en œuvre au 1er septembre.
En revanche, aucun compromis n’a été trouvé samedi concernant la mesure kosovare sur les plaques d’immatriculation, a regretté Josep Borrell.
Frictions épisodiques
“Le travail n’est pas terminé, certains problèmes sont toujours en suspens. J’attends des deux dirigeants qu’ils continuent à faire preuve de pragmatisme et d’esprit constructif afin de résoudre le problème des plaques”, a-t-il indiqué.
Belgrade n’a jamais reconnu l’indépendance proclamée par le Kosovo en 2008, une décennie après une guerre sanglante qui a fait 13 000 morts, en majorité des Kosovars albanais.
Depuis, la région est le théâtre de frictions épisodiques. Les quelque 120 000 Serbes du Kosovo, dont un tiers vivent dans le nord du territoire, ne reconnaissent pas l’autorité de Pristina, restant fidèles à Belgrade.
Alors que se poursuit l’offensive russe en Ukraine, “nous n’avons pas besoin de problèmes et tensions supplémentaires”, a réaffirmé Josep Borrell samedi.
Mi-août, avant une rencontre avec les deux dirigeants des Balkans à Bruxelles, il avait jugé qu'”il était temps de progresser vers une normalisation complète des relations” entre les deux pays, condition-clef de leur adhésion à l’UE.
Serbie et Kosovo aspirent tous deux à entrer dans l’UE : Belgrade a depuis 2012 le statut de candidat officiel, ce qui lui a permis d’engager des négociations, tandis que le Kosovo est seulement “candidat potentiel”. Cinq pays de l’UE refusent cependant toujours de reconnaître l’indépendance de l’ex-province serbe.
De son côté, l’Otan a averti mi-août que sa force de maintien de la paix au Kosovo (Kfor) était “prête à intervenir si la stabilité était menacée” et à renforcer ses effectifs si nécessaire, pour “rétablir la liberté de circulation” en cas de blocages et de nouvelles violences.
Avec AFP