En Macédoine du Nord, le gouvernement a annoncé samedi avoir accepté un compromis pour régler son litige avec la Bulgarie. Le Premier ministre nord-macédonien a salué un “pas historique”, qui va permettre d’ouvrir les négociations d’adhésion à l’Union européenne.
Le gouvernement de Macédoine du Nord a accepté le compromis permettant l’ouverture de négociations d’adhésion à l’Union européenne, a annoncé, samedi 16 juillet, à Skopje le Premier ministre Dimitar Kovacevski en saluant un “pas historique”.
Ce compromis était destiné à régler le litige historique avec la Bulgarie qui bloquait l’ouverture de négociations d’adhésion de la Macédoine du Nord à l’Union européenne. Il a été préparé sous la présidence française de l’UE qui vient de s’achever.
Dimitar Kovacevski, s’adressant à la presse samedi après la réunion du gouvernement, a vu dans cette décision “un pas historique”.
“Nous sommes à un pas de la première réunion intergouvernementale (avec l’UE) qui va finalement, après 17 ans, marquer le début des négociations de la Macédoine du Nord avec l’UE”, a déclaré le Premier ministre. “À partir d’aujourd’hui, nous allons aller de l’avant vers l’UE de manière accélérée”, a ajouté Dimitar Kovacevski.
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À l’issu du vote, des députés ont déployé dans la salle du parlement un drapeau de la Macédoine du Nord et un drapeau de l’Union européenne.
Auparavant, le Parlement de Macédoine du Nord avait adopté un cadre de négociations visant à protéger la langue et l’identité des Macédoniens du Nord.
“La France se tiendra aux côtés de la Macédoine du Nord”, promet Macron
La décision de Skopje a été unanimement saluée par Bruxelles, notamment par la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen et le chef de la diplomatie de l’UE Joseph Borell.
“Un pas crucial pour la Macédoine du Nord (…) qui ouvre la voie à une réunion intergouvernementale la semaine prochaine”, a, de son côté, écrit le président du Conseil européen Charles Michel sur Twitter.
“En votant souverainement aujourd’hui en faveur de la proposition faite par la France au terme de sa présidence du Conseil de l’Union européenne, le Parlement macédonien fait une fois de plus le choix résolu de l’Europe”, a noté le président français Emmanuel Macron.
“La France se tiendra aux côtés de la Macédoine du Nord lors de la première conférence intergouvernementale qui ouvrira une phase historique de son processus d’adhésion à l’Union”, a-t-il ajouté sur Twitter.
En votant souverainement aujourd’hui en faveur de la proposition faite par la France au terme de sa Présidence du Conseil de l’Union européenne, le Parlement macédonien fait une fois de plus le choix résolu de l’Europe.
— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) July 16, 2022
L’opposition dénonce “une trahison de la Macédoine”
Le principal parti d’opposition, le VMRO-DPMNE de la droite nationaliste, a fustigé samedi la décision du gouvernement, dominé par le SDSM (gauche).
“Ce qu’ils (le gouvernement SDSM, NDLR) ont accepté est une trahison de la Macédoine et du peuple macédonien. Il s’agit d’une bulgarisation complète et d’une assimilation de la Macédoine”, a affirmé le VMRO dans un communiqué.
Selon le compromis sur la table, préparé sous la présidence française de l’UE qui vient de s’achever, Skopje doit notamment s’engager à modifier sa Constitution pour inclure les Bulgares dans les groupes ethniques reconnus et à “mettre en oeuvre” un traité d’amitié de 2017 visant à éradiquer les discours de haine.
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Cette tâche s’avère délicate car une majorité des deux tiers des 120 députés est requise, ce qui n’est actuellement pas le cas au vu de la farouche opposition du VMRO-DPMNE.
La Macédoine du Nord est bloquée depuis 2005 dans l’antichambre de l’UE. La Grèce avait d’abord opposé son veto jusqu’en 2018, avant que Sofia ne bloque le dossier en 2020 sur fond de querelles historiques et culturelles anciennes.
La Bulgarie empêchait le lancement de négociations avec Skopje, mais aussi avec Tirana, les deux candidatures étant liées par l’UE. Sofia a finalement levé son veto le 24 juin, sous certaines conditions.
Avec AFP