L’armée ukrainienne tente de freiner, tant bien que mal, l’offensive russe dans le Donbass. Sur le front nord-ouest, le bataillon nationaliste ukrainien Karpatska Sich, fort de quelques centaines d’hommes, est chargé d’empêcher l’avancée des chars de Moscou. Un reportage exclusif de Jonathan Walsh, Amar Al-Hameedawi et Yurii Shyvala.
Karpatska Sich est l’un des nombreux bataillons nationalistes créés en 2014, au moment de Maidan. Ces volontaires sont aujourd’hui intégrés aux forces armées ukrainiennes. L’unité est chargée de bloquer l’avancée russe au nord-ouest du Donbass. Dans leur base, au sud d’Izioum – ville aujourd’hui tenue par les soldats russes –, le chef d’unité Dzvin relate leurs combats et appelle l’Occident à l’aide.
“Il y a des tirs d’artillerie en permanence sur nos positions. Les tanks nous tirent dessus aussi, mais on tient bon”, explique-t-il. “On a besoin de plus d’armements anti-chars. Je veux adresser un message à tous les pays occidentaux : nous avons besoin d’aide, nous avons des armes mais il faut nous en donner plus. Aidez-nous à vaincre notre ennemi juré, qui s’en prend aux fondements du monde civilisé.”
Alors que les drones russes survolent la zone et que les frappes se rapprochent, Lekhko, membre du bataillon Karpatska Sich, tient le même discours : “Si on avait des armes plus puissantes pour les atteindre, on pourrait contre-attaquer.” L’unité dispose de plusieurs tanks T72 datant de l’ère soviétique. “Notre armement est trop vieux pour livrer une guerre moderne. Il nous faudrait l’artillerie et les tanks dont les pays de l’Otan disposent. C’est de ça qu’on rêve, on en a besoin pour gagner cette guerre”, estime Dzvin.
Avant de gagner la guerre, il faudra d’abord sauver le Donbass. L’armée ukrainienne ne tient plus qu’une infime partie de cette région.