À la une de la presse, ce lundi 16 mai, l’élargissement possible de l’Otan à la Finlande et la Suède, deux pays historiquement neutres, la désillusion des électeurs libanais invités à voter aux législatives et le profil inquiétant de l’auteur de la fusillade mortelle de Buffalo aux États-Unis.
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La candidature commune de la Finlande et de la Suède fait débat dans la presse des deux pays. Pour la presse finlandaise, cette candidature est“historique”, en écho au discours du président Sauli Niinistö. Après la chute de l’URSS, la Finlande, pays neutre sur le plan militaire, avait noué un partenariat avec l’Otan, sans jamais y adhérer. Mais la guerre en Ukraine a changé la donne, explique le quotidien, HBL, avec la crainte d’une éventuelle invasion russe, même si Moscou a toujours nié un tel scénario. Pour la presse suédoise, le constat est amer. Le Svenska Dagbladet évoque une “défaite et la fin d’un héritage”séculaire. Le Dagens Nyheter, lui, cible directement la Première ministre Magdalena Andersson et son parti des sociaux-démocrates après qu’ils ont donné leur aval à une candidature. A l’automne dernier, elle avait réitéré son refus d’adhérer à l’alliance militaire.
Au Liban, au lendemain des élections législatives, An-Nahar publie en une un dessin représentant deux électeurs dans le noir. Symbole des problèmes d’approvisionnement en électricité et de l’avenir politique incertain du pays. Pour Asharq al-Awsat, le système multiconfessionnel, hérité du mandat français, où se côtoient 18 communautés, ne fonctionne plus. Dans ce contexte, il est impossible, d’après le quotidien saoudien, de voir émerger une majorité parlementaire, à même de faire bouger les lignes. Illustration de cette défiance vis-à-vis des politiques dans Le Monde. Hier, à 23h, le taux de participation était de 41 %. Malgré la contestation de 2019 et la crise économique historique, dans laquelle est plongé le pays, la même classe politique demeure, explique le quotidien du soir. “Personne qui mérite notre confiance. (…) On est fatigués psychologiquement, notre moral est au plus bas”, témoigne une habitant de Beyrouth désabusée.
Aux États-Unis, le profil du tueur de Buffalo, dans l’État de New York, inquiète les autorités. Ce suprématiste blanc, ouvertement raciste et antisémite, défend la théorie du complot du “grand remplacement”, évoquant un remplacement des populations occidentales blanches par des populations immigrées. The Washington Post revient sur l’origine de cette idéologie, avec le portrait de Theodore Bilbo, ancien élu démocrate du Mississipi qui avertissait, dans un livre, publié en 1947, de la prochaine disparition de la civilisation blanche. Malgré les critiques des intellectuels de l’époque, son livre a gardé un écho tout au long des 70 dernières années.
The man authorities say opened fire in a Buffalo grocery store Saturday, killing 10, appears to have left behind a white supremacist manifesto centered on the idea of a plot to replace the White population with immigrants.https://t.co/HMQafvLDOa
— The Washington Post (@washingtonpost) May 15, 2022
The New York Times s’en inquiète. Ces idées nauséabondes qui s’échangeaient, autrefois, via des plateformes anonymes, sont publiquement relayées par des politiques et journalistes influents, du camp conservateur. Soit par conviction, soit par calcul politique. Mais en la plaçant dans le débat public, il n’est pas surprenant qu’elle imprègne autant certaines mentalités, conclut le journal.
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