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“Dans les villages ukrainiens, les murmures de la collaboration avec les Russes”

À la une de la presse américaine et européenne, ce vendredi 6 mai, un sujet peu abordé qui fait la une du Washington post : la chasse aux collaborateurs présumés en Ukraine. Et aussi les législatives françaises qui offrent à la presse anglaise le plaisir de sonder la société française et de s’interroger sur son goût pour la tristesse.

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C’est une plongée dans une Ukraine libérée et “traumatisée”, selon les journalistes du Washington Post, qui prend la forme d’un carnet de voyage pesant : “Dans les villages ukrainiens, les murmures de la collaboration avec les Russes”.

Le Washington Post propose une plongée dans ces localités qui ont été libérées des Russes (ou bien dont les Russes sont partis), et voici comment les deux reporters du quotidien décrivent l’atmosphère sur place : “le brouillard de la guerre a été remplacé par la brume des soupçons et des conspirations”.


Dans un village, par exemple, une femme raconte qu’elle a surpris un voisin, la nuit, en train de tirer des fusées éclairantes au bord d’une route. Le lendemain, une colonne de char russes est entrée dans la localité par l’endroit exact où se tenait cet homme, qui a disparu depuis le départ des Russes. Elle s’interroge : “Peut-être qu’il l’a fait pour l’argent ? Je ne sais pas.”

À Psiky, autre village libéré, les reporters du Washington Post sont accueillis par cet avertissement : “Faites attention, ici c’est plein de ‘Ruscistes'”. Un terme local qui mélange “Russes et fascistes”. Dans ce village d’à peine 800 âmes, la directrice de l’école aurait dit au Russes : “Cela fait 8 ans qu’on vous attend pour ramener l’ordre !”, avant que son établissement ne leur serve de base. Sur les murs de l’école étaient accrochées les photographies de jeunes du village qui avaient servi dans le Donbass. L’un d’eux a été emmené dans les bois par les soldats russes et a été abattu. Mais il a survécu, la balle s’étant logée dans son épaule. Il déclare : “J’ai dit à cette directrice qu’elle n’avait plus d’avenir, parce que je compte l’étrangler de mes propres mains.”

La menace nucléaire plane au-dessus du conflit en Ukraine. Au-delà des inquiétudes provoquées par la simulation de tirs à capacité nucléaire par les Russes cette semaine, le correspondant du journal Le Monde à Moscou nous explique que le scénario d’une attaque nucléaire est évoqué tous les jours en Russie, comme un sujet de débat parmi d’autre. Sur la première chaine de télévision, un présentateur montre une animation qui décrit comment le Royaume-Uni serait pulvérisé par le missile sous-marin Poséidon. Sur une autre chaine, un journaliste présente un comparatif du temps que mettrait des têtes nucléaires russes à atteindre les capitales occidentales – 106 secondes pour Berlin, 200 secondes Paris, 202 secondes pour Londres. Commentaire d’un expert en plateau : “Impossible à intercepter, ils n’auront même pas le temps de se retourner”.

Ce n’est pas la première fois que le monde fait face à une menace de guerre nucléaire, et c’est pourquoi Le Figaro nous propose cet article d’histoire titré“Ces troisièmes guerres mondiales auxquelles le monde a échappé de peu”.  Selon le quotidien, il y aurait échappé pas moins de sept fois. Il y a bien sûr la crise des missiles de Cuba en 1962, mais il y a aussi 10 ans plus tôt pendant la guerre de Corée, le jour où un aviateur américain s’est approché un peu trop près de Vladivostok. Ou bien en 1956, quand les avions soviétiques ont survolé la Syrie en pleine crise du canal de Suez.


Il relate également ce jour où, en 1969, un Richard Nixon vraisemblablement ivre a ordonné une frappe nucléaire tactique contre la Corée du Nord… L’État-major américain a reçu un coup de fil dans la foulée du conseiller à la sécurité Henry Kissinger, qui leur a suggéré d’attendre que le président américain soit réveillé et dégrisé. La frappe n’a jamais eu lieu….

En France, la nouvelle est tombée au milieu de la nuit : l’union de la gauche voit le jour pour les législatives. Le Parti socialiste s’est rallié à l’alliance menée par Jean-Luc Mélenchon, et c’est bien sûr en une du site internet du principal quotidien de gauche en France, Libération. Le conseil national du PS votait cette nuit pour ou contre rejoindre la “Nupes”, la Nouvelle Union Populaire écologique et sociale, qui réunissait déjà La France insoumise, Europe Écologie – Les Verts, le Parti communiste et le NPA. 

Ce vote était ouvert à la presse. Libération fait un compte rendu des débats, avec notamment échange impliquant le Premier secrétaire du PS, Olivier Faure, favorable à l’union. “Tu m’insultes !”, a crié une socialiste pendant que le député appelait son camp à la clarification, en choisissant entre Mélenchon et Macron. Dans son discours, Olivier Faure précisera : “il y avait un doute dans l’opinion qui s’exprimait depuis cinq ans mais que nous n’avons pas voulu entendre”.

Les élections en France sont toujours l’occasion pour les correspondant anglo-saxons d’analyser les particularités de la société française. Et pour une fois, il ne s’agit pas des 2 380 variétés de fromages français, mais d’un trait psychologique propre à la France : l’autodénigrement. Le blues, la sinistrose… Bref, une déprime collective, qui laisse perplexe les Anglos-Saxons, au point d’en faire des slogans : “Bleak is chic”(“Triste c’est chic”) ou “Heureux d’être malheureux”.

Le Monde nous explique que les Anglos-Saxons ont tendance à juger la France de manière beaucoup plus positive que les Français eux-mêmes, chiffres à l’appui : emploi, inflation, lutte contre le Covid-19, où l’Hexagone est souvent bien placé comparé à ses voisins européens.

Pour des chercheurs, cités dans le journal, l’explication est à trouver dans l’histoire de France, à commencer par le traumatisme de la Seconde guerre mondiale et la collaboration, période après laquelle les Français auraient collectivement perdu confiance en eux. Mais aussi, une certaine puissance passée. Conclusion pour l’historien Robert Frank : “il s’agirait de trouver une voie médiane entre arrogance, et dépression”.

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