Le premier président de la Biélorussie est décédé à Minsk à l’âge de 87 ans, a annoncé mercredi son épouse. En 1991, Stanislav Chouchkevitch avait paraphé, avec les présidents de la Russie et de l’Ukraine soviétiques, Boris Eltsine et Léonid Kravtchouk, un traité organisant la dissolution de l’URSS.
Premier président de la Biélorussie indépendante, Stanislav Chouchkevitch est décédé à l’âge de 87 ans, a annoncé mercredi 4 mai son épouse à l’AFP.
“Nous espérons qu’il aura des funérailles d’État, mais personne ne nous a contactés jusqu’à présent]”, a indiqué sa veuve, Irina Chouchkevitch, dont le mari était dans l’opposition à l’autoritaire président Alexandre Loukachenko.
Le pouvoir biélorusse n’avait pas réagi mercredi après-midi à ce décès. La cheffe de l’opposition, Svetlana Tikhanovskaïa, a rendu hommage à celui qui fut l’un des fossoyeurs de l’Union soviétique. Forcée à l’exil après la présidentielle de 2020, l’opposante a évoqué “une grande perte pour le peuple biélorusse et le monde démocratique”.
Selon plusieurs médias, l’ancien président est mort après avoir été très affaibli par le Covid-19 qu’il a contracté en mars. Son épouse avait indiqué fin avril que son mari était en réanimation.
Le 8 décembre 1991, à Belovejskaïa Pouchtcha (ouest de la Biélorussie), les présidents de la Russie, de la Biélorussie et de l’Ukraine soviétiques, Boris Eltsine, Stanislav Chouchkevitch et Léonid Kravtchouk, avaient paraphé un traité organisant la dissolution de l’URSS, forçant peu après son dernier dirigeant Mikhaïl Gorbatchev à la démission, signant ainsi l’arrêt de mort de l’empire soviétique qu’il tentait alors de réformer.
Opposition à Alexandre Loukachenko
L’actuel président biélorusse, Alexandre Loukachenko, fut le seul député du Parlement biélorusse qui, en décembre 1991, refusa de voter en faveur de la ratification de l’accord de Belovejskaïa Pouchtcha.
Dès 1994, Stanislas Chouchkevitch est démis de ses fonctions par les députés, accusé, avec d’autres hauts responsables, de corruption dans un rapport d’Alexandre Loukachenko, alors chef d’une commission parlementaire anti-corruption. Quelques mois plus tard, ce dernier remportera la présidentielle face à Stanislav Chouchkevitch et d’autres candidats. Près de trente ans plus tard, Loukachenko est toujours à la tête du pays.
Stanislav Chouchkevitch a de son côté dirigé, jusqu’en 2018, un petit parti social-démocrate d’opposition. Durant un mouvement de contestation, en 2011, il avait été interpellé à plusieurs reprises, et avait indiqué en 2012 que le régime lui avait interdit de quitter le pays. Il n’a cependant jamais joué de rôle central dans la vie politique nationale.
Avec AFP