Le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, a accordé mercredi un entretien exclusif à France 24 et RFI depuis le Quai d’Orsay, à Paris. Après les annonces faites la veille par le Kremlin, selon lesquelles Moscou réduirait radicalement son activité militaire autour de Kiev et Tchernihiv en Ukraine, le ministre, prudent, ne lit que du “déclaratif”. Et aucun acte sur le terrain, notamment pas à Marioupol, dont il qualifie le siège par l’armée russe d'”effroyable”.
Le ministre français de l’Europe et des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, répond aux questions de Roselyne Febvre de France 24 et Christophe Boisbouvier de RFI, dans le cadre d’un entretien exclusif, depuis le Quai d’Orsay, dans la capitale française, Paris.
La veille, mardi 29, l’état-major russe avait promis de “réduire radicalement” ses activités militaires dans les régions de Kiev et Tchernihiv. Des déclarations qui suscitent de relatifs espoirs diplomatiques, d’autant qu’une nouvelle rencontre entre Russes et Ukrainiens en Turquie donnait lieu mercredi à des discussions substantielles entre Kiev et Moscou.
“Mais je ne vois là que des déclarations, et pas d’actes”, tranche d’emblée le chef de la diplomatie française, rappelant que des négociations se sont tenues depuis trois semaines, sans avancées concrètes sur le terrain.
Jean-Yves Le Drian alerte sur une situation “effroyable” dans la ville portuaire de Marioupol, dans le sud de l’Ukraine, actuellement sous le feu russe, et où “200 000 personnes sont prises en otage”.
“Ce qui se passe à Marioupol est effroyable et ce qui va s’y passer est la responsabilité de la Russie”, ajoute le ministre, pour qui un cessez-le-feu est le prérequis indispensable à toute négociation diplomatique crédible. Il étaye son propos d’une image : “On ne négocie pas avec un revolver sur la tempe”.
Un accord “imminent” sur le nucléaire iranien
Le chef de la diplomatie française s’est exprimé sur les autres dossiers diplomatiques nationaux et internationaux, parmi lesquels les négociations sur le programme nucléaire iranien qui se déroulent à Vienne. Il affirme que toutes les parties, Iran inclus, sont “d’accord sur le contenu, et que “la signature d’un accord est imminente”.
“Il serait une très bonne chose que l’on n’ajoute pas une crise de prolifération nucléaire à la guerre qui se déroule en Ukraine”, se réjouit prudemment Jean-Yves Le Drian sur France 24 et RFI.