Un tribunal russe a reconnu mardi l’opposant russe Alexei Navalny coupable d’escroquerie. Déjà emprisonné, le militant anti-corruption pourrait écoper de treize années de réclusion supplémentaire.
L’opposant russe Alexeï Navalny à nouveau condamné. L’ennemi juré du Kremlin a été reconnu coupable d’escroquerie par une juge russe, mardi 22 mars, dans une affaire qui pourrait lui valoir treize années de réclusion.
“Navalny a commis une escroquerie, soit le vol de biens d’autrui par un groupe organisé”, a déclaré la juge Margarita Kotova, selon une journaliste de l’AFP présente au tribunal.
La lecture du jugement jusqu’à l’annonce de la sentence pourrait prendre plusieurs heures. Le parquet avait requis treize ans de prison pour “escroquerie” et “offense” à un magistrat.
L’opposant le plus célèbre de Russie, âgé de 45 ans, est jugé depuis mi-février dans l’enceinte même de sa colonie pénitentiaire à 100 kilomètres à l’est de Moscou, des poursuites qu’il qualifie de politique.
Il purge déjà depuis un peu plus d’un an une peine de deux ans et demi de détention pour fraude, dossier également monté de toutes pièces selon lui.
Répression accrue
Militant réputé pour ses enquêtes cinglantes sur la corruption et le train de vie des élites russes, Alexeï Navalny a survécu en 2020 à un grave empoisonnement dont il tient le président Vladimir Poutine pour responsable. Il a été arrêté début 2021, à son retour à Moscou, après une longue convalescence en Allemagne.
Les enquêteurs l’accusent d’avoir détourné des millions de roubles de dons versés à ses organisations de lutte contre la corruption et d'”outrage au tribunal” au cours d’une de ses précédentes audiences.
La Russie est engagée dans un tour de vis répressif à l’égard de toutes les voix critiquant le Kremlin : ONG, médias, opposants politiques.
L’ampleur de ce durcissement s’est encore accru après l’intervention militaire russe en Ukraine, qui a amené ces dernières semaines au blocage en Russie des grands réseaux sociaux Facebook, Twitter et Instagram et de nombreux médias russes et étrangers.
Avec AFP