Marina Ovsiannikova s’exprime sur France 24. La journaliste a brandi, lundi, une pancarte anti-guerre à la télévision russe avant d’être arrêtée, condamnée à une amende puis libérée par les autorités. En réponse aux propos du président russe Vladimir Poutine, qui a dénoncé l’existence de “racailles” et de “traîtres”, elle a affirmé que ni elle, ni ceux qui s’expriment publiquement contre la guerre ne font “partie de la racaille”.
Marina Ovsiannikova a commencé par remercier le président français Emmanuel Macron qui lui a offert l’asile politique en France, mais a affirmé qu’en tant que “patriote”, elle préférait rester dans son pays, la Russie.
La journaliste russe a dû payer une amende de 30 000 roubles (environ 250 euros) pour la vidéo qu’elle a publiée expliquant son geste et appelant les Russes à manifester contre la guerre en Ukraine. Marina Ovsiannikova rappelle pourtant que “cette histoire ne se termine pas avec l’amende”, puisqu’elle risque des sanctions pénales allant jusqu’à 15 ans d’emprisonnement pour son intervention à la télévision. Elle explique que son mécontentement est allé en augmentant avec la propagande de l’État russe depuis l’annexion de la Crimée, en passant par l’affaire Navalny, jusqu’au conflit en cours.
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La journaliste explique qu’elle a participé à plusieurs manifestations contre la guerre à Moscou mais que “ces actions ne pouvaient pas être efficaces vu comme elles étaient bridées”. Son intervention à la télévision était donc “un message fort” pour montrer que certains sont contre la guerre.
Marina Ovsiannikova va quitter son travail au sein de la télévision russe. D’après elle, il y a d’autres journalistes opposés à la guerre qui démissionnent actuellement, mais nombre d’entre eux ne le font pas à cause de la situation économique.