Selon le calendrier liturgique chrétien orthodoxe, ce dimanche était le “jour du pardon”. Mais pour les Ukrainiens qui subissent les conséquences de l’invasion russe, le pardon n’est pas à l’ordre du jour. Notre correspondant Gulliver Cragg nous rend compte de la situation à Lviv. Cette ville de l’ouest de l’Ukraine accueille un nombre croissant de personnes fuyant les combats plus à l’est.
Les chrétiens orthodoxes célébraient, dimanche 6 mars, le “jour du pardon”. Un évènement qui a pris un sens particulier en Ukraine, où l’armée russe poursuit son offensive. “Nous pourrions prier pour le peuple russe, en tant que peuple perdu. Mais pas pour ceux qui dirigent cette guerre, non. Dieu nous en garde” assène le Père Andriy, prêtre orthodoxe de l’Église de la Présentation, dans la banlieue de Lviv.
Cette ville est devenue, ces dernières semaines, un refuge pour nombre d’Ukrainiens fuyant les combats plus à l’est. C’est le cas de Ilya et Vlad, originaires de Marioupol, sans nouvelles de leurs familles depuis quatre jours.
“Nous ne savons pas s’ils ont de la nourriture, de l’eau, de l’électricité, ni même s’ils sont en vie. C’est vraiment terrible de voir la photo d’un soldat russe mort et de s’en réjouir. Mais oui, nous nous réjouissons quand ils tuent des soldats russes. Et ce sera comme ça jusqu’à ce qu’ils partent” déplore Ilya.
Les deux comédiens professionnels ont trouvé refuge dans un théâtre, transformé en dortoir pour les personnes déplacées. À l’intérieur abondent des femmes et des enfants ayant fui plusieurs régions de l’Ukraine, en proie aux combats. Ils ignorent ce que l’avenir leur réserve.