Le Premier ministre belge, Alexander de Croo, s’exprime depuis le sommet Union européenne-Union africaine. Un rendez-vous censé renouveler le partenariat des Européens avec les pays du Sud. Au programme : santé, développement, sécurité et migration.
Au moment où la France et ses partenaires européens retirent leurs forces militaires du Mali, Alexander De Croo insiste sur l’importance du dialogue : “Ce serait une faute de complètement rompre tous les liens. Même si on n’est pas d’accord, il faut continuer à parler. Le moment où on ne se parle plus, on se distancie complètement et on n’a plus aucune influence.”
Le Premier ministre belge souligne qu’il faut privilégier la coopération et le développement pour aider les pays d’origine à mieux gérer la question migratoire. “Il ne faut pas réduire notre relation avec l’Afrique uniquement à cet agenda. À côté de cela, il y a un agenda économique qui est nettement plus important et qui, en retour, peut beaucoup nous aider dans cette discussion migratoire.”
À propos des vaccins contre le Covid-19 et la levée des brevets, Alexander De Croo insiste sur le rôle de l’Europe, pionnière des livraisons pour le continent africain. “Honnêtement, si on regarde toutes les annonces qui ont été faites dans le monde et la réalité, les champions de l’exportation des donations, ce sont les Européens.”
Le chef de gouvernement se félicite de la restitution d’œuvres d’art par les anciennes puissances coloniales. La Belgique est pionnière dans ce domaine et vient de conclure un accord de restitution avec la République démocratique du Congo. “On parle de dizaines de milliers d’œuvres d’art… C’est normal que les pays africains aient accès à leur passé et leur passé ne se trouve pas à Bruxelles ou à Paris, mais chez eux.”
En pleine crise ukrainienne, il prône l’unité des Européens au sein de l’Otan car, selon lui, la stratégie russe est d’essayer de diviser les pays occidentaux. “C’est clair que la relation entre l’Europe et la Russie, malheureusement, se réduit finalement à ce genre d’interactions et à une relation de sanctions. Et je pense que c’est dommage, mais pour l’instant, c’est nécessaire.” Pour Alexander De Croo, il faut “garder le sang-froid, essayer de désescalader une situation qui est du jamais-vu depuis la fin de la Guerre froide”.
Enfin, le Premier ministre belge défend le socle des valeurs européennes face aux atteintes à l’État de droit en Hongrie et en Pologne sanctionnées par l’UE. “Je suis plutôt satisfait de ce jugement de la Cour européenne, parce que l’Europe n’est pas juste une union économique, c’est aussi une union de valeurs.”
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Émission préparée par Luke Brown, Isabelle Romero, Sophie Samaille, Yi Song et Perrine Desplats.