Le ministre ukrainien des Affaires étrangères Dmytro Kouleba s’est félicité, mardi auprès du secrétaire d’État américain, de l'”unité” de Kiev avec les Occidentaux contre les “ultimatums” lancés par Moscou lors des discussions russo-américaines de la veille en Suisse. Washington se demande, de son côté, si la Russie est “prête à négocier sérieusement”.
À défaut d’avancées avec Moscou, les discussions russo-américaines en Suisse ont rassuré l’Ukraine qui s’est félicitée, mardi 11 janvier, de son “unité” avec les Occidentaux.
“Les pourparlers à Genève (lundi) ont montré que notre force était dans l’unité et la cohérence des positions face (…) aux ultimatums russes”, a déclaré le ministre ukrainien des Affaires étrangères Dmytro Kouleba au cours d’un entretien téléphonique avec le secrétaire d’État américain Antony Blinken, au lendemain de la rencontre de Wendy Sherman, numéro deux de la diplomatie américaine, avec le vice-ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Riabkov.
Dmytro Kouleba, qui a souligné que les États-Unis restaient le partenaire essentiel de son pays pour assurer sa sécurité, et Antony Blinken ont à cette occasion discuté des étapes suivantes en vue de dissuader Moscou de déclencher une attaque contre l’Ukraine, qui combat une rébellion séparatiste pro-russe dans l’est de son territoire depuis 2014.
Des doutes sur le sérieux de la Russie
La porte-parole de la Maison Blanche, Jen Psaki, a dans le même temps émis des doutes sur les véritables intentions de la Russie concernant ces négociations.
Il est “trop tôt pour dire si les Russes (…) sont prêts à négocier sérieusement”, Moscou peut “utiliser ces discussions pour prétexter que la diplomatie ne fonctionne pas” et poursuivre ses actions “agressives”, a déclaré Jen Psaki pendant un point de presse.
“Les relations de l’Otan avec l’Ukraine ne regardent que l’Ukraine et les trente pays alliés” au sein de cette organisation, a-t-elle répété.
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Moscou continue de réclamer des garanties écrites en vue d’exclure une adhésion de l’Ukraine, ainsi que de la Géorgie, une autre ex-république soviétique, à l’Alliance atlantique.
Une réunion d’importance mercredi à Bruxelles
Au final, les pourparlers de Genève n’ont débouché que sur la promesse de nouveaux contacts entres Russes et Américains.
Une réunion du Conseil Otan-Russie, impliquant des diplomates de haut rang des membres de l’Alliance et des représentants de Moscou, est prévue pour mercredi à Bruxelles, la première depuis juillet 2019.
Les États-Unis et leurs alliés se sont auparavant concertés mardi dans la capitale belge.
Paris a, de son côté, évoqué mardi une réunion du groupe de Normandie (France, Allemagne, Russie, Ukraine) “d’ici fin janvier” ainsi qu’un “geste” de Kiev pour tenter de relancer le règlement du conflit ukrainien.
L’émissaire du Kremlin dans les négociations de paix en Ukraine, Dmitri Kozak, a “donné son accord pour que nous reprenions la négociation dans le groupe Normandie au niveau des conseillers diplomatiques”, a déclaré la présidence française. “Nous pensons pouvoir tenir une première réunion (à ce niveau) d’ici la fin du mois de janvier.”
Les ministres des Affaires étrangères des États membres de l’Union européenne vont discuter jeudi et vendredi des propositions européennes sur la sécurité en Europe. Cette rencontre sera “l’occasion de décider ensemble des prochaines étapes que nous souhaitons donner à notre implication dans le dialogue avec la Russie”, a dit une source diplomatique française.
Avec AFP