Le président français Emmanuel Macron et le président du Conseil italien Mario Draghi ont signé, vendredi à Rome, un traité franco-italien “pour une coopération bilatérale renforcée”, alors que la diplomatie européenne est mise à rude épreuve par le départ imminent de la chancelière allemande, Angela Merkel.
La France et l’Italie ont signé, vendredi 26 novembre, en grande pompe à Rome un traité bilatéral de coopération renforcée pour consolider une relation éprouvée ces dernières années par une brouille diplomatique et dans un contexte de transition en Europe avec le départ d’Angela Merkel.
Le traité a été paraphé dans la matinée au palais présidentiel du Quirinal par le président français Emmanuel Macron et le chef du gouvernement Mario Draghi, en présence du président italien Sergio Mattarella.
Les trois hommes se sont échangé de longues accolades, tandis que la patrouille de France et son équivalent italien, les Frecce Tricolori (les “flèches tricolores”), survolaient la capitale en laissant dans le ciel un panache de fumées aux couleurs des deux pays.
Ce “traité pour une coopération bilatérale renforcée”, dit traité de Quirinal, est rarissime en Europe : il s’agit seulement du second traité signé par la France après celui de l’Élysée, signé en 1963, avec l’Allemagne, complété par celui d’Aix-la-Chapelle en 2019.
De la crise diplomatique à la coopération
Il avait été annoncé en 2017 mais avait été gelé après la formation en 2018 d’un gouvernement populiste conduit par le Mouvement 5 étoiles avec la Ligue (extrême droite) de Matteo Salvini.
La crise a culminé début 2019 quand le vice-président du Conseil italien, Luigi Di Maio, avait rencontré en France un meneur des “gilets jaunes”. Peu avant, Matteo Salvini, ministre de l’Intérieur, avait appelé à la démission du président français.
Pour protester, Paris avait rappelé temporairement son ambassadeur en Italie, Christian Masset, la plus grave crise diplomatique entre les deux voisins depuis 1945.
Concrètement, le traité prévoit des axes de coopération renforcée en matière de diplomatie et de défense, dans les transitions numériques et environnementales, la culture et l’éducation, la coopération économique et industrielle, et l’espace.
Ce traité, dont le contenu exact n’a pas encore été rendu public, doit instaurer un service civil commun pour les jeunes.
Selon des diplomates, il prévoit également l’invitation réciproque de ministres aux conseils des ministres des deux pays, sur le modèle du traité d’Aix-la-Chapelle.
La France et l’Italie sont les 2e et 3e économies de la zone euro derrière l’Allemagne. Ensemble, elles représentent près d’un tiers des citoyens de l’UE et de son PIB.
Avec AFP