Alors que les pêcheurs français s’inquiètent, le secrétaire d’État aux Affaires européennes, Clément Beaune, a affirmé vendredi ne pas reculer sur le dossier et réclamer le “même nombre” de licences aux Britanniques
Le secrétaire d’État français aux Affaires européennes a déclaré vendredi que la France ne “recule” pas sur la pêche et réclame toujours le “même nombre” de licences à Londres, sur fond d’inquiétudes des pêcheurs français face à un possible revirement de Paris.
“Il n’y a ni renoncement, ni reculade. On continue à la fois la négociation et la pression. On demande le même nombre de licences”, a assuré Clément Beaune à l’AFP.
La France réclame toujours “entre 150 et 200 licences” de pêche, a-t-il dit.
La ministre de la Mer Annick Girardin a fustigé jeudi le manque de “coopération” de l’île anglo-normande de Jersey pour l’attribution de licences et évoqué l’indemnisation possible des pêcheurs français victimes du Brexit, ce qui a été vécu comme un aveu de “défaite” par les professionnels de la filière.
Annick Girardin a notamment annoncé la préparation de “plans de sortie de flotte” pour indemniser les pêcheurs dont les navires resteraient finalement à quai.
“On maintient toutes les options ouvertes si le dialogue (avec Londres et Jersey) ne portait pas ses fruits”, a résumé le secrétaire d’État français aux Affaires européennes.
Sanctions suspendues
La France avait annoncé des sanctions à compter du 1er novembre à l’encontre de Londres et Jersey avant de les suspendre dans l’attente de l’issue d’une série de discussions.
Clément Beaune doit échanger une nouvelle fois avec le secrétaire d’État britannique chargé du Brexit, David Frost, “d’ici la fin du weekend”. Le président français Emmanuel Macron s’était aussi entretenu fin octobre avec le Premier ministre britannique Boris Johnson, mais la crise tend à s’enliser.
Ces sanctions, qui incluaient le non-accès des pêcheurs britanniques aux ports français et des contrôles renforcés sur les flux de marchandises entre le Royaume-Uni et la France, sont donc toujours sur la table, a relevé Clément Beaune.
“On n’a pas fixé une dateline (date limite pour les discussions, ndlr) car il y a encore un canal de dialogue qui est ouvert mais il est clair que dans les jours qui viennent on regardera toutes les options possibles”, a-t-il insisté.
“Nous exerçons aussi une pression sur la Commission européenne pour que les demandes exigées des Britanniques soient plus importantes, plus fermement dites”, a ajouté Clément Beaune, qui rencontrera lundi à Bruxelles le vice-président de la Commission chargé du Brexit, Maros Sefkovic.
Avec AFP