L’Autriche va devenir le premier pays européen à imposer la vaccination et à reconfiner l’ensemble de sa population. “Augmenter durablement le taux de vaccination est le seul moyen de sortir de ce cercle vicieux”, a estimé vendredi le chancelier Alexander Schallenberg.
D’autres pays européens vont-ils suivre l’exemple de l’Autriche ? Le pays va confiner dès lundi l’ensemble de sa population et a décidé de rendre la “vaccination obligatoire” à partir du 1er février, devenant ainsi le premier pays de l’UE à prendre de telles mesures face à la résurgence des cas de Covid.
Il faut “regarder la réalité en face”, a déclaré le chancelier conservateur Alexander Schallenberg lors d’une conférence de presse dans le Tyrol, après des discussions avec l’ensemble des gouverneurs de régions.
“Malgré des mois de travail de persuasion, nous n’avons pas réussi à convaincre suffisamment de gens de se faire vacciner”, a-t-il souligné, déplorant la surcharge actuelle des unités de soins intensifs.
“Augmenter durablement le taux de vaccination est le seul moyen de sortir de ce cercle vicieux”, a estimé Alexander Schallenberg, jugeant qu’il s’agissait du “ticket de sortie” de la pandémie.
Si un nombre croissant de pays impose un certificat de vaccination pour certaines catégories, comme le personnel de santé, très peu dans le monde imposent la vaccination à toute leur population adulte.
C’est le cas dans deux États autoritaires d’Asie centrale, le Tadjikistan et le Turkménistan, ainsi qu’au Vatican. Territoire français du Pacifique sud disposant d’une large autonomie, la Nouvelle-Calédonie a également décidé d’imposer la vaccination à compter de fin décembre.
Le chancelier autrichien a par ailleurs annoncé un confinement jusqu’au 13 décembre, une décision qui n’a “pas été facile à prendre” et qui sera réévaluée dans dix jours.
Il a dit être conscient qu’on demandait “énormément” aux vaccinés, “parce que trop de gens n’ont pas fait preuve de solidarité”.
En Europe, la pandémie s’emballe et plusieurs pays ont annoncé un durcissement des restrictions ces derniers jours.
Les responsables allemands ont décidé jeudi d’imposer de sévères restrictions aux non-vaccinés et ouvert la voie à une obligation vaccinale pour les personnels soignants, tandis que la Grèce interdit aux non vaccinés d’entrer dans les espaces fermés, à l’exception des lieux de restauration.
Hausse du nombre de candidats au vaccin
Depuis lundi déjà en Autriche, les deux millions de personnes non vaccinées n’avaient plus le droit de quitter leur domicile sauf pour faire leurs courses, du sport ou pour des soins médicaux.
Désormais, l’ensemble de la population de 8,9 millions d’habitants est concernée par la mesure dans ce pays au taux de vaccination de 66 %, soit légèrement en deçà de la moyenne européenne, malgré l’instauration d’un pass sanitaire dès le printemps.
Les écoles restent ouvertes pour l’instant mais les parents sont encouragés à garder les enfants à la maison s’ils le peuvent. Le télétravail est fortement recommandé.
Les restrictions qui avaient été récemment prises par le gouvernement ont entraîné une nette hausse du nombre d’inscriptions dans les centres de vaccination.
>> À lire : Covid-19 : les non-vaccinés, cibles des nouvelles mesures restrictives en Europe
Mais le nombre de cas continue d’augmenter, se situant à des niveaux inédits depuis l’émergence de la pandémie : jeudi, plus de 15 000 nouvelles contaminations ont été enregistrés.
“Nous avons trop de forces politiques dans ce pays qui s’opposent avec véhémence” à la vaccination, a fustigé le chancelier, dénonçant un “attentat contre notre système de santé”.
Une manifestation soutenue par le parti d’extrême droite FPÖ est prévue samedi à Vienne et des milliers de personnes sont attendues.
Son chef anti-vaccins, testé positif au coronavirus, ne pourra pas y assister. “L’Autriche est maintenant une dictature”!, a lancé Herbert Kickl vendredi face aux nouvelles mesures.
Avec AFP