Alors que les 27 s’apprêtent à “durcir les sanctions” contre la Biélorussie, accusée d’orchestrer une crise migratoire aux portes de l’UE, le président Alexandre Loukachenko a affirmé, lundi, qu’il ne voulait “aucun conflit” et a promis que son pays travaillait “activement” au rapatriement des milliers de migrants bloqués à la frontière avec la Pologne.
La Biélorussie travaille “activement” à faire rentrer chez eux les migrants campant à la frontière entre son pays et l’Union européenne, a affirmé, lundi 15 novembre, le président Alexandre Loukachenko, tout en soutenant que ces derniers ne souhaitaient pas partir.
“Nous sommes prêts, comme nous l’avons toujours fait, à les mettre tous dans des avions (…) qui les ramèneront à la maison”, a-t-il dit, selon l’agence d’État Belta. “Un travail actif est en cours pour convaincre ces gens, ‘s’ils vous plaît, rentrez’ mais personne ne veut rentrer”, a-t-il ajouté.
Des milliers de migrants, la plupart originaires du Moyen-Orient, campent depuis plusieurs jours à la frontière entre la Pologne et la Biélorussie, sous des températures glaciales.
“Je tiens à le souligner, nous ne voulons aucun conflit à notre frontière. Ce serait pour nous absolument dommageable”, a aussi déclaré Alexandre Loukachenko, toujours selon Belta, accusant en parallèle la Pologne “d’avoir besoin” de cette crise à causes de ses “problèmes internes” et de tensions avec ses partenaires de l’UE.
Par ailleurs, la compagnie aérienne biélorusse Belavia a annoncé dimanche que les Syriens, Irakiens, Afghans et Yéménites étaient désormais interdits de vol depuis Dubaï vers la Biélorussie.
“Conformément à la décision des autorités compétentes des Émirats arabes unis, les citoyens d’Afghanistan, d’Irak, de Yémen et de Syrie ne seront pas autorisés à partir du 14 novembre 2021 à bord des vols en provenance de Dubaï à destination de la Biélorussie”, a indiqué Belavia dans un communiqué.
Suite aux pressions des diplomates européens, la Turquie a également interdit aux Irakiens, aux Syriens et aux Yéménites de se rendre en Biélorussie. La compagnie syrienne privée Cham Wings Airlines a également interrompu ses vols vers Minsk.
Nouvelles sanctions européennes
De son côté, l’Union européenne devrait “durcir les sanctions” contre le Biélorussie, a annoncé, lundi, le chef de la diplomatie allemande Heiko Maas, avant une réunion à Bruxelles.
Le président biélorusse Alexandre “Loukachenko exige que nous supprimions toutes les sanctions. Nous donnerons notre réponse aujourd’hui : nous allons encore durcir les sanctions”, a déclaré Heiko Maas, à son arrivée pour une réunion des 27 ministres des Affaires étrangères de l’UE.
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Il a évoqué notamment “plus de sévérité” contre les personnes impliquées dans le trafic de migrants, estimant aussi que “des sanctions économiques sévères sont inévitables”.
“Nous allons continuer sur cette voie de la sévérité parce qu’il n’y a pas d’alternative raisonnable”, a-t-il ajouté.
“Concernant l’afflux de réfugiés, les choses reviennent sous contrôle”, a estimé lundi le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell qui s’est entretenu dimanche avec le ministre biélorusse des Affaires étrangères Vladimir Makei, premier contact de haut niveau entre l’UE et Minsk depuis le début de cette crise.
“Aujourd’hui nous allons approuver un nouveau paquet de sanctions contre les Biélorusses responsables de ce qui se passe. Et nous allons élargir le cadre de ces sanctions pour les appliquer à d’autres gens, compagnies aériennes, agences de voyages, et tous ceux qui sont impliqués dans l’acheminement illégal de migrants à nos frontières”, a-t-il précisé.
Les Occidentaux accusent le régime d’Alexandre Loukachenko d’avoir orchestré la crise en encourageant les migrants à venir dans le pays, puis en les acheminant à la frontière de l’UE.
Loukachenko, qui est au pouvoir depuis près de 30 ans et qui a mené une répression sanglante contre ses opposants, nie les accusations et incrimine l’Occident.
Avec AFP