Le chalutier britannique “Cornelis Gert Jan”, immobilisé depuis une semaine au port du Havre par les autorités françaises pour pêche illégale dans ses eaux territoriales, a été autorisé mercredi par le tribunal de Rouen à reprendre le large.
Le chalutier écossais “Cornelis Gert Jan”, immobilisé en France depuis une semaine pour avoir pêché plus de deux tonnes de coquilles Saint-Jacques sans licence, a quitté le port du Havre mercredi 3 novembre.
Le navire a largué les amarres après une décision de la cour d’appel de Rouen, qui l’a autorisé “à quitter immédiatement Le Havre sans avoir à payer de caution”, a indiqué à l’AFP l’avocat du capitaine, Me Mathieu Croix. L’État avait demandé l’immobilisation du chalutier dans l’attente du versement d’une caution de 150 000 euros.
Une affaire sur fond de tensions franco-britanniques
Les autorités françaises avaient arraisonné le navire mercredi dernier, lui reprochant d’opérer illégalement dans les eaux françaises au large du Havre, sur fond alors d’intensification des tensions entre la France et le Royaume-Uni à propos de la pêche.
Paris avait annoncé la veille l’instauration, à partir du 2 novembre, de mesures de rétorsion contre le Royaume-Uni, dont l’interdiction d’accès aux ports français pour les navires de pêche britanniques et un renforcement des contrôles frontaliers et sanitaires sur les importations britanniques.
Ces mesures n’ont finalement pas été mises en place pour l’heure par la France. Le président Emmanuel Macron a fait savoir depuis Glasgow, en marge de la COP26, que les discussions bilatérales sur la pêche allaient se poursuivre.
Les désaccords entre le Royaume-Uni et la France au sujet des zones de pêche proches de leurs côtes remontent à des décennies, mais se sont accentués depuis le Brexit.
La situation s’est détériorée en septembre quand Paris a accusé Londres de ne pas avoir attribué suffisamment de licences aux bateaux français pour pêcher dans la zone située entre 6 et 12 miles nautiques des côtes anglaises.
Même si la pêche ne constitue pas une activité économique clé pour la France ni pour le Royaume-Uni, le conflit intervient à un mauvais moment sur le plan diplomatique. Les deux pays se reprochent une utilisation politicienne de ce conflit.
Avec AFP et Reuters