Le gouvernement britannique a rejeté, mercredi, les appels croissants à rétablir des restrictions contre le Covid-19, tels que le masque en intérieur, face à l’envolée des contaminations. Mais le ministre britannique de la Santé, Sajid Javid, n’a pas écarté cette hypothèse si la population refuse les offres de vaccination.
Le Royaume-Uni maintient son cap et ne prévoit pas un retour de restrictions sanitaires imminent, malgré une nouvelle vague croissante de cas au Covid-19. Le ministre britannique de la Santé, Sajid Javid, a résisté mercredi 20 octobre à l’appel des médecins le réclamant.
Une confédération de professionnels de santé publique a réclamé des mesures “immédiates” alors que le taux de contamination figure parmi les pires au monde, faisant craindre un engorgement des hôpitaux.
“Nous sommes déjà dans une situation où les choses vont probablement se détériorer dans deux ou trois semaines. C’est pourquoi nous devons agir immédiatement”, a déclaré Matthew Taylor, patron de la NHS Confederation regroupant de nombreuses organisations de santé publique, mercredi matin sur Sky News.
Sans mesure, a-t-il insisté, la pression va s’accroître sur le système de santé à l’approche de l’hiver, période déjà généralement tendue pour les hôpitaux.
Relancer la vaccination
Rejetant cette option, Sajid Javid a appelé les 5 millions de personnes âgées de plus de 16 ans n’étant pas encore vaccinées à remédier à cela, et demandé que ceux concernés par un rappel vaccinal l’acceptent. Il a par ailleurs annoncé, mercredi, un accord pour l’achat de milliers de doses de nouveaux traitements antiviraux des laboratoires Merck et Pfizer à destination des plus fragiles, dont l’approbation est espérée dans les semaines à venir.
“Si un nombre insuffisant de personnes reçoivent leur rappel de vaccin (…), si les gens ne portent pas de masque quand il vaudrait mieux le faire (…), cela va tous nous affecter, et bien sûr rendre plus probable des restrictions supplémentaires”, a-t-il ajouté. “Il nous faut maintenir les progrès que nous avons effectués, nous pourrions les perdre si les gens n’acceptent pas les offres de vaccination.”
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Si le projet du gouvernement est de s’appuyer sur la campagne de vaccination et les traitements contre le Covid-19 pour limiter l’impact de la crise sanitaire cet hiver, plutôt que d’imposer des restrictions ou un confinement, Sajid Javid n’a pas exclu la mise en place d’un “plan B” avec un recours au télétravail et à un passe sanitaire.
La crainte d’atteindre les 100 000 cas par jour
La Grande-Bretagne a fait état, mardi, de 223 décès supplémentaires liés à l’épidémie due au coronavirus, un record quotidien depuis mars dernier, tandis que près de 50 000 nouvelles contaminations ont été signalées mercredi – un pic en Europe. Le bilan total a dépassé 139 000 morts, le deuxième en Europe après la Russie.
Sous pression, le ministre de la Santé a averti devant la presse que les cas “pourraient atteindre les 100 000 par jour” et reconnu que la pression s’accentuait sur les hôpitaux avec près de 1 000 admissions par jour de patients atteints du Covid-19.
Pour l’instant, le nombre de patients hospitalisés reste bien inférieur au niveau de janvier (moins de 8 000 contre près de 40 000), comme le nombre de décès (près de 140 par jour contre plus de 1 000). Mais la tendance se dégrade.
Les autorités sanitaires surveillent également un nouveau sous-variant (AY4.2) du très contagieux Delta se propageant au Royaume-Uni. “Il n’y a pas de raison de croire à ce stade qu’il pose un risque plus fort”, a assuré le ministre de la Santé.
Le gouvernement de Boris Johnson a levé en juillet l’essentiel des restrictions anti-Covid en Angleterre après un long confinement hivernal. L’Écosse, le Pays de Galles et l’Irlande du Nord, compétentes sur les questions sanitaires continuent d’imposer le port du masque en intérieur.
Avec AFP et Reuters