Le directeur de la société russe de cybersécurité, Group-IB, a été arrêté et placé en détention provisoire pour deux mois, la justice russe le soupçonnant de “haute trahison”, a indiqué mercredi l’instance compétente.
Un nouveau nom sur la liste des soupçonnés de “haute trahison” en Russie. Le directeur de Groupe-IB, société de cybersécurité, a été arrêté et placé en détention provisoire pour deux mois, a indiqué mercredi 29 septembre l’instance chargée de telles poursuites. Les procès pour “espionnage” ou “haute trahison” se sont multipliés en Russie ces dernières années.
Fondée il y a dix-huit ans, cette société spécialisée dans la détection et la prévention des cyberattaques est un “partenaire officiel d’Interpol et d’Europol”, selon son site. Elle est un leader sur le marché russe et travaille dans de nombreux pays étrangers.
Le tribunal Lefortovski de Moscou a ordonné mardi, selon un communiqué, de placer en détention Ilia Satchkov, fondateur et chef de Group-IB, jusqu’au 27 novembre. Des perquisitions ont visé mardi les bureaux de la société à Moscou.
La juridiction ne donne aucun détail sur ce qui est reproché à l’entrepreneur, comme c’est généralement le cas dans les affaires de haute trahison.
“L’administration et les services juridiques du groupe cherchent à éclaircir cette situation”, a indiqué pour sa part mercredi Group-IB dans un communiqué, soutenant que la société continuait d’assurer “la sécurité des données de ses clients et le fonctionnement de tous ses services”.
Les procès pour “espionnage” ou “haute trahison”, toujours tenus à huis clos et dont les détails sont secrets, se sont multipliés ces dernières années en Russie, les autorités affirmant régulièrement déjouer des complots ou des opérations des Occidentaux.
En août, un scientifique à la tête d’un institut de recherche spécialisé dans les technologies hypersoniques a été arrêté, accusé d’avoir transmis à un “citoyen étranger” des “informations secrètes” liées à ses recherches.
Une autre affaire d’espionnage controversée implique l’ex-journaliste Ivan Safronov, spécialisé dans les questions de défense, qui clame son innocence.
Dans un article paru en juillet, il a dénoncé l’arbitraire des services de sécurité et de la justice qui cautionne ces affaires. Selon Ivan Safronov, le système répressif est tel que “toute personne ayant eu un contact avec un étranger” peut potentiellement être accusée de “trahison” en Russie.
Avec AFP