Ilham Aliev, le président azéri, accorde un entretien exclusif à France 24, un an exactement après le déclenchement de la guerre qui a opposé l’Azerbaïdjan à l’Arménie. Elle a duré 44 jours et s’est achevée par la victoire de l’Azerbaïdjan. Pour la première fois depuis la fin des combats, les ministres des Affaires étrangères des deux pays se sont rencontrés la semaine dernière à New York lors de l’Assemblée générale des Nations unies.
Pour Ilham Aliev, cette première rencontre entre les ministres des Affaires étrangères de l’Azerbaïdjan et de l’Arménie constitue une “bonne indication” que le dialogue peut reprendre et que des solutions pour la paix peuvent être trouvées. Il se dit prêt à débuter des pourparlers pour travailler sur un accord de paix et regrette l’absence de réponse des autorités arméniennes. Le président Aliev ajoute que si le groupe de Minsk (la France, les États-Unis et la Russie) organise une rencontre avec le Premier ministre arménien Nikol Pachinian, il n’aura pas d’objection à s’y rendre.
Il avertit cependant les autorités arméniennes que si elles tentent de récupérer les territoires perdus suite au conflit de l’an passé, elles s’exposeront à une réponse féroce de la part de l’Azerbaïdjan. Pour Ilham Aliev, le différend entre les deux pays a été résolu l’année dernière et il n’y aura pas de retour en arrière. Et s’il a proposé pendant des années d’octroyer à la région du Haut-Karabakh un certain degré d’autonomie, il estime désormais que cette option n’est “plus sur la table” et que les Arméniens ou le groupe de Minsk doivent accepter cette nouvelle réalité. Il a cependant affirmé qu’il n’avait pas d’autres revendications territoriales sur l’Arménie.
Enfin, le président de l’Azerbaïdjan nie les accusation formulées par les défenseurs des droits de l’Homme qui dénoncent des actes de tortures sur des prisonniers de guerre arméniens. Il affirme qu’ils ont tous été libérés et il dément avec force que son pays soit derrière l’agression en France de Mahammad Mirzali, un bloggeur exilé critique du régime de Bakou.