Éxilé en Belgique depuis 2017, l’ancien chef du gouvernement catalan Carles Puigdemont a été interpellé, jeudi, par la police italienne en Sardaigne, ont confirmé son cabinet et son avocat. Son arrestation se base sur un mandat d’arrêt européen datant du 14 octobre 2019.
L’eurodéputé indépendantiste et ancien président catalan Carles Puigdemont, en exil en Belgique depuis 2017 après la tentative de sécession de la Catalogne la même année, a été arrêté jeudi 23 septembre en Italie, a annoncé son avocat. Il est détenu en Sardaigne, a précisé son cabinet dans un communiqué.
Selon ce dernier, Carles Puigdemont est arrivé en Sardaigne depuis Bruxelles jeudi après-midi pour participer à festival folklorique catalan et rencontrer le chef et le médiateur régional de la Sardaigne.
“Il (s’y) rendait en tant qu’eurodéputé”, a précisé son avocat, Gonzalo Boye, sur Twitter, expliquant que son arrestation avait eu lieu sur la base d’un mandat d’arrêt européen datant du 14 octobre 2019.
“À son arrivée à l’aéroport d’Alghero, il a été arrêté par la police aux frontières italienne. Demain (vendredi), le président sera présenté aux juges de la Cour d’appel de Sassari, qui est compétente pour décider de sa libération ou de son extradition”, a commenté Josep Lluis Alay, son chef de cabinet.
Soutien de ses partisans
Le nouveau président régional de la Catalogne, Pere Aragones, a immédiatement réagi sur Twitter, “(condamnant) fermement la persécution et cette répression judiciaire”.
“Assez. L’amnistie est la seule voie. L’autodétermination la seule solution. À tes côtés Carles”, a lancé Pere Aragones.
Davant de la persecució i repressió judicial, la més enèrgica condemna. S’ha d’aturar.
L’amnistia és l’únic camí. L’autodeterminació, l’única solució.
Al teu costat, president @krls.
— Pere Aragonès i Garcia 🎗 (@perearagones) September 23, 2021
À l’inverse, “à droite, les députés réclament son extradition et demandent au président Pedro Sanchez de ne pas le gracier”, assure la correspondante de France 24, Laura Cambaud.
Carles Puigdemont n’a pas bénéficié de la grâce accordée, fin juin, aux neuf indépendantistes incarcérés en Espagne.
Arrêté une première fois en Allemagne
Madrid souhaite obtenir l’extradition de Carles Puigdemont pour son rôle dans la tenue en 2017 d’un référendum sur l’indépendance de la Catalogne, déclaré illégal par la justice espagnole.
Il avait à l’époque été destitué et s’était enfui en Belgique pour échapper aux poursuites de la justice espagnole, qui avait condamné en octobre 2019 à la prison plusieurs anciens membres de son équipe gouvernementale.
Comme eux, il est poursuivi pour “sédition”, mais est également accusé de “détournements de fonds publics”.
En mars 2018, Carles Puigdemont avait été arrêté une première fois à la demande de l’Espagne, en Allemagne cette fois. Mais il avait été libéré quelques jours plus tard après l’abandon par la justice allemande de l’accusation de “rébellion” à son encontre.
Une immunité parlementaire levée
Le Parlement européen avait levé le 9 mars l’immunité parlementaire de Carles Puigdemont et de deux autres eurodéputés indépendantistes, mesure qui avait été confirmée le 30 juillet par le Tribunal de l’Union européenne.
Mais cette décision a fait l’objet d’un recours dont le jugement définitif sur le fond de la part de la justice de l’UE doit être prononcé “à une date ultérieure”.
Cette mesure a pour l’instant ré-activé la procédure d’arrestation qui le vise.
L’arrestation en Italie du leader catalan survient une semaine après la reprise des négociations entre le gouvernement espagnol de gauche et l’exécutif régional catalan, dont l’objectif est de trouver une issue à la crise politique en Catalogne.
Avec AFP et Reuters