Le premier conseiller du président ukrainien Volodymyr Zelensky, Serguiï Chefir, a échappé à une tentative d’assassinat à l’arme automatique mercredi. Une attaque qui pourrait, selon les autorités, être liée à la lutte contre les puissants oligarques très influents dans le pays. Le président de l’Ukraine a promis une “réponse forte”.
Le premier conseiller et ami du président ukrainien Volodymyr Zelensky, Serguiï Chefir, a échappé à une tentative d’assassinat à l’arme automatique, mercredi 22 septembre. Une attaque liée, selon les autorités, à la lutte contre les intérêts de puissants oligarques et à laquelle le président de l’Ukraine a promis une “réponse forte”.
Des inconnus ont ouvert le feu sur la voiture de Serguiï Chefir, près du village de Lisnyky, dans la région de Kiev, la capitale ukrainienne. Le chauffeur a été blessé et hospitalisé, mais ses jours ne sont pas en danger. Au total, “18 tirs ont été effectués sur la voiture à l’arme automatique”, a indiqué le chef du parquet régional de Kiev, Oleksiï Khomenko, cité par l’agence Interfax-Ukraine.
Sorti indemne de l’attaque, Serguiï Chefir est apparu lors d’une conférence de presse au ministère de l’Intérieur. Il a dénoncé une tentative “d’intimidation”. “Je ne pense pas que ça va faire peur au président”, a-t-il déclaré.
Une “réponse forte”
Volodymyr Zelensky, qui se trouve actuellement aux États-Unis pour l’Assemblée générale des Nations unies, a dit ne pas savoir qui se cache derrière cette tentative d’assassinat. “Me faire passer un message en tirant sur un ami est un acte de lâcheté”, a-t-il déclaré.
Le président de l’Ukraine a également promis de donner une “réponse forte” à cette attaque et de poursuivre son combat “contre la criminalité et contre des groupes financiers influents”, référence à sa promesse de lutter contre l’influence des oligarques. “Cela n’affecte pas la voie que j’ai choisie avec mon équipe : vers le changement, vers le désencombrement de notre économie, vers la lutte contre les criminels et les grands groupes financiers influents.”
“Trois hypothèses principales” sont étudiées, a indiqué le chef de la police Igor Klymenko. La piste d’une attaque liée aux “fonctions officielles” de Serguiï Chefir, celle d’une tentative destinée à “faire pression sur les dirigeants” ukrainiens et celle d’une “tentative de déstabilisation” de l’Ukraine.
Dans ce dernier cas, une “participation de services spéciaux étrangers” à l’attaque était une possibilité, selon lui, référence sans doute à la Russie, adversaire géopolitique de l’Ukraine.
“Oligarques de l’ombre”
Un conseiller de la présidence, Mikhaïlo Podoliak, a quant à lui affirmé à l’agence Interfax-Ukraine qu’il “associait clairement” la tentative d’assassinat à une “campagne agressive et belliqueuse contre la politique du chef de l’État” et ses efforts pour “réduire l’influence des oligarques de l’ombre” et ceux visant “la destruction des groupes politico-financiers qui travaillent pour nos adversaires étrangers”.
Volodymyr Zelensky a annoncé, cette année, une campagne de lutte contre certains oligarques, des hommes d’affaires richissimes et peu scrupuleux accusés d’exploiter l’économie de cette ex-république soviétique et d’acheter les voix des médias et de la classe politique. Sergiï Chefir est officieusement en charge des négociations avec les oligarques, selon le correspondant de France 24 en Ukraine.
Plusieurs tentatives d’assassinats, réussies ou non, ont visé des responsables politiques et des journalistes ces dernières années en Ukraine, pays en guerre depuis 2014 avec des séparatistes prorusses et engagé dans une grave crise avec Moscou.
Parmi les attaques retentissantes figurent les meurtres de l’ancien député russe Denis Voronenkov, abattu par balles dans la rue en plein jour en 2017, et celui du journaliste d’investigation réputé Pavel Cheremet l’année précédente, tué dans l’explosion de sa voiture à Kiev.
Avec AFP et Reuters