La Grèce a annoncé vouloir acheter six Rafale à la France, après lui avoir commandé, en janvier, 18 premiers avions de combat. Paris, qui cherche à réorienter ses ventes d’armes vers l’Europe, s’est félicité dimanche de cette décision.
La Grèce, confrontée à des tensions récurrentes avec la Turquie, a annoncé son intention d’acquérir six avions de chasse français Rafale supplémentaires, portant le total de ses commandes à 24 appareils. Cette décision a été saluée par Paris qui y voit une “avancée” dans la coopération européenne de défense.
“Excellente nouvelle : la Grèce vient d’annoncer son intention d’acquérir 6 Rafale supplémentaires. Ensemble, nous avançons pour construire une véritable autonomie européenne”, a tweeté, dimanche 12 septembre, la ministre française des Armées, Florence Parly.
Excellente nouvelle : la Grèce vient d’annoncer son intention d’acquérir 6 Rafale supplémentaires. Ensemble, nous avançons pour construire une véritable autonomie européenne.
— Florence Parly (@florence_parly) September 12, 2021
“La coopération européenne avance, concrètement”, a renchéri le secrétaire d’État français aux Affaires européennes, Clément Beaune, sur Twitter. Le Premier ministre grec, Kyriakos Mitsotakis, avait laissé entendre samedi que son pays allait franchir ce pas.
“J’ai annoncé l’achat de 18 Rafale. Il y en aura bientôt 24″, a-t-il dit lors du Salon international de Thessalonique. “Le premier d’entre eux volera dans le ciel grec avant la fin de l’année”.
Kyriakos Mitsotakis a, par ailleurs, annoncé “discuter d’une extension de cinq ans de l’accord de coopération de défense” avec les États-Unis, au lieu de négociations annuelles telles que menées jusqu’ici, “afin de ne pas avoir à le renouveler chaque année”.
La France impliquée dans les tensions en Méditerranée
Ces accords pourraient entraîner “une présence américaine plus importante dans notre pays”, a ajouté le Premier ministre, qui ne ferme “pas la porte à d’autres accords stratégiques”, citant la relation “très proche” avec la France.
La Grèce avait conclu en un temps record en janvier l’achat de ses 18 premiers Rafale pour renforcer sa défense et son partenariat avec la France.
La décision de négocier avait été prise par Athènes, en septembre 2020, en réaction aux explorations gazières de la Turquie et à ses démonstrations de force dans des eaux disputées avec la Grèce et Chypre.
La France s’était alors rangée démonstrativement au côté d’Athènes et avait envoyé des Rafale et des navires de guerre face au déploiement de navires militaires et de prospection turcs.
Ce premier contrat, d’un montant d’environ 2,5 milliards d’euros, porte sur 12 appareils d’occasion et six avions neufs, à livrer d’ici septembre 2023.
La France veut vendre plus d’armes aux pays européens
Pour la France, ce contrat représentait la première vente du Rafale en Europe, vers laquelle Paris cherche à orienter ses exportations d’armements et susciter des coopérations. Fin mai, la Croatie a suivi avec une commande de 12 avions d’occasion.
Le Qatar (36 appareils), l’Égypte (24) et l’Inde (36) sont les autres clients du Rafale à l’international. L’Égypte a, en outre, confirmé en mai un contrat pour l’achat de 30 Rafale supplémentaires.
L’avionneur Dassault Aviation a livré en juillet son premier Rafale à la Grèce, un avion d’occasion prélevé sur la flotte de l’Armée de l’air française comme les 11 autres à venir.
La Grèce s’est résolue à acquérir du matériel d’occasion pour pouvoir disposer plus vite des moyens d’assurer sa supériorité aérienne en mer Égée.
La mission principale des Rafale sera d’assurer “l’intégrité territoriale” de la Grèce dans un contexte de “potentielle instabilité” venant notamment de la Turquie, selon le ministre grec de la Défense Nikolaos Panayotopoulos.
Avec AFP