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En Hongrie, le face-à-face tendu annoncé entre le Pape François et Viktor Orban

Le souverain pontife est à Budapest dimanche pour célébrer une messe et rencontrer Viktor Orban. Réputé pour son franc parler, François pourrait aborder les sujets qui fâchent avec le Premier ministre hongrois comme l’accueil des migrants ou encore le respect des droits des personnes LGBT.

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C’est une rencontre entre deux personnalités que tout oppose. Le pape François est arrivé dimanche 12 septembre à Budapest pour célébrer une messe clôturant un grand congrès international religieux, mais tous les yeux seront rivés sur sa brève entrevue avec le dirigeant souverainiste Viktor Orban.

Le chef des 1,3 milliard de catholiques aura une entrevue d’une trentaine de minutes – dans le Musée des Beaux-Arts de Budapest – avec le Premier ministre hongrois, mais aussi en présence du président Janos Ader et deux des plus hauts responsables de la Curie romaine.

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Connu pour son franc parler, François abordera-t-il à huis clos les sujets qui lui tiennent à coeur comme la question des migrants et la tolérance envers les LGBT+, véritables pierres d’achoppement avec Viktor Orban ? 

>> À voir notre Focus en Hongrie, Viktor Orban joue la carte anti-LGBT avant les élections de 2022

Car l’accueil des réfugiés de toutes religions, frappant aux portes de pays plus riches, en fuyant guerres ou misère économique, a fait l’objet d’appels incessants du pape argentin, lui valant parfois l’incompréhension dans les rangs mêmes des catholiques.

“Nous sommes tous des migrants”

Les médias pro-Orban sont allés jusqu’à qualifier François “d’imbécile”.

Et ils n’ont pas manqué de relever la visite éclair de sept heures du pape, tandis qu’il va consacrer trois jours à la Slovaquie voisine pour une véritable visite d’État.

Le pape est en fait venu à Budapest à l’invitation spécifique du Congrès eucharistique international, sur les pas de Jean-Paul II qui avait assisté à l’événement en 1985 à Nairobi (Kenya). 

“Il veut humilier la Hongrie!”, s’est indigné un commentateur de télévision.

Jorge Bergoglio, lui-même issu d’une famille d’émigrés italiens venus en Argentine, n’a de cesse de rappeler à la vieille Europe son passé bâti par des vagues de nouveaux arrivants. 

Et sans jamais épingler des dirigeants politiques nommément, il fustige “le souverainisme”, déclinant selon lui sur les étrangers des “discours qui ressemblent à ceux d’Hitler en 1934”.

À ses opposants, le pape rétorque que l’aide aux exclus est éminemment chrétienne.

En avril 2016, le pape avait particulièrement marqué les esprits sur l’île grecque de Lesbos, porte d’accès à l’Europe. “Nous sommes tous des migrants!”, avait-il lancé, en ramenant à bord de son avion trois familles musulmanes syriennes dont les maisons avaient été bombardées.

Pendant ce temps, le dirigeant hongrois faisait ériger un mur à la frontière sud pour empêcher les arrivées de “musulmans”. 

S’il s’attire régulièrement l’ire de Bruxelles pour sa politique très restrictive en matière de droit d’asile, M. Orban brandit sa volonté de préserver l’héritage chrétien de l’Europe. 

Deux visions de la chrétienté

Soucieux d’éviter toute polémique à l’aube de la première visite papale depuis la venue de Jean Paul II en 1996, ses partisans préfèrent mettre en avant le programme “Hungary Helps”, qui aide les personnes en détresse “à rester dignement dans leur pays d’origine” en construisant des églises ou des écoles.

La Hongrie “n’est pas un pays riche”, mais elle a ainsi aidé à reconstruire des Eglises et des écoles en Syrie ou envoie des médecins en Afrique, égrène le père Kornél Fábry, secrétaire général du 52e Congrès eucharistique international, qui dure depuis une semaine, ponctué de colloques et de prières. 

“La majorité des Hongrois disent la même chose : nous ne devons pas apporter la difficulté en Europe, mais nous devons aider là où réside la difficulté”, résume le prêtre.

Dans la capitale hongroise, le pape prendra aussi le temps de rencontrer les évêques, puis des représentants de diverses confessions chrétiennes et de la communauté juive, la plus importante d’Europe centrale avec 100 000 membres. 

En fin de matinée enfin, après un très attendu tour en papamobile, le pape célébrera une messe en plein air sur l’immense Place des Héros, à laquelle devrait assister notamment le Premier ministre Viktor Orban, aux origines calvinistes mais dont l’épouse est catholique.

Quelque 75 000 personnes sont attendues, tandis que d’autres pourront suivre l’événement sur de grands écrans. Dans la ville, contrôlée par l’opposition, des affiches souhaitent “la bienvenue” à François, vantant ses appels à la solidarité et à la tolérance envers les minorités.

“Accueillir le Saint-Père est un honneur pour nous ! Mais les organisateurs nous disent de prendre soin du pape, qui n’est plus tout jeune”, confie le père Fábry.

Le 34e voyage international du pape François, âgé de 84 ans, intervient environ deux mois après une opération au côlon, qui avait nécessité une anesthésie générale et dix jours de convalescence à l’hôpital.  

Avec AFP

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