L’Union européenne va s’engager avec les Taliban au pouvoir en Afghanistan, sans pour autant reconnaître leur gouvernement, a déclaré vendredi le chef de la diplomatie de l’UE, Josep Borrell. Il s’agira d’assurer une présence à Kaboul, “sous conditions de sécurité”.
Les pays de l’UE se sont mis d’accord pour se coordonner afin d’assurer une présence en Afghanistan, malgré la prise du pouvoir par les Taliban, mais à condition que la sécurité le permette, a affirmé vendredi 3 septembre, le Haut représentant de l’Union européenne (UE) pour les affaires étrangères, Josep Borrell.
“Afin de soutenir la population afghane, nous devrons nous engager avec le nouveau gouvernement en Afghanistan, ce qui ne signifie pas une reconnaissance”, a déclaré Josep Borrell devant la presse à l’issue d’une réunion informelle des ministres des Affaires étrangères de l’UE. “C’est un engagement opérationnel”, a-t-il précisé.
“Nous avons décidé de travailler de façon coordonnée, de coordonner nos contacts avec les talibans, y compris via une présence à Kaboul […] si les conditions de sécurité le permettent”, a-t-il ajouté.
Coordonner la poursuite des évacuations
Pour le chef de la diplomatie européenne, l’Afghanistan doit également mettre sur pied un gouvernement de transition, inclusif et représentatif, qui autorisera le libre accès à l’aide humanitaire et permettra aux ressortissants étrangers et afghans qui le souhaitent de quitter le pays, comme l’ont assuré fin août les Taliban.
Cette présence a pour objectif de permettre la poursuite des évacuations des personnes considérées comme en danger en Afghanistan, a précisé Josep Borrell. Afin “d’évacuer les gens que nous souhaitons accepter [dans l’UE], nous avons besoin d’un engagement fort, d’un contact fort [avec le pouvoir en place]”, a-t-il insisté.
Gérer l’afflux de réfugiés
Ce dernier a aussi évoqué la nécessité de poursuivre via “une plateforme politique régionale de coopération”, la collaboration avec les pays voisins de l’Afghanistan.
Mardi, à l’occasion d’une réunion de leurs ministres de l’Intérieur, les Vingt-Sept s’étaient engagés à soutenir les pays de la région dans l’accueil des réfugiés fuyant les Taliban.
L’UE souhaite éviter un afflux migratoire sur son sol comme en 2015. Le Pakistan et l’Iran accueillent les plus gros contingents de réfugiés afghans.
Avec AFP et Reuters