En visite en Espagne dans le centre d’accueil pour les employés afghans de l’UE à Kaboul, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a appelé, samedi, les pays européens à accueillir des réfugiés afghans.
La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a exhorté samedi 21 août tous les pays, en premier lieu les pays européens, à accueillir une partie des réfugiés afghans exfiltrés de Kaboul. Elle a par ailleurs assuré les États membres de l’UE qui apporteront leur aide du soutien financier de l’Europe.
“J’appelle tous les États qui ont participé aux missions en Afghanistan, les Européens et les autres, à accorder des quotas d’accueil suffisants (…) pour que collectivement, nous puissions venir en aide à ceux qui ont besoin de protection”, a déclaré Ursula von der Leyen au terme d’une visite en Espagne dans le centre d’accueil pour les employés afghans de l’UE à Kaboul.
“La Commission est prête à envisager les moyens budgétaires nécessaires pour soutenir les États membres de l’UE qui se proposeront pour aider des réfugiés à s’installer sur leur territoire”, a-t-elle poursuivi lors d’une conférence de presse sur la base militaire de Torrejón de Ardoz, dans le nord-est de Madrid, où ce centre d’accueil a été installé.
Moved by the outstanding commitment and extraordinary strength we have witnessed today at the reception hub in Torrejón, Madrid.
It is our moral responsibility to help those who arrive in Spain, and those who remained in Afghanistan.
My full statement 👉 https://t.co/eOMb4jOdT0 pic.twitter.com/ZfEUr7RuVG
— Ursula von der Leyen (@vonderleyen) August 21, 2021
On ignore à ce jour combien de pays membres de l’UE se sont engagés à accueillir sur leur sol des réfugiés afghans et si certains gouvernements ont refusé.
Accompagnés du Premier ministre espagnol Pedro Sánchez, Ursula von der Leyen et le président du Conseil européen, Charles Michel, avaient auparavant visité les installations mises à la disposition des réfugiés sur cette base, où doivent transiter tous les Afghans qui travaillaient à Kaboul pour les institutions de l’UE et leurs familles, avant d’être répartis ensuite dans différents pays pour y refaire leur vie.
Dans une allusion au caractère très sensible de ce sujet dans l’Europe des 27, Charles Michel a pour sa part admis que l’immigration constituait une “question difficile dans l’Union européenne” et a plaidé pour la mise en place de “migrations régulières, ordonnées”.
“Aucun dialogue politique” avec les Taliban
Interrogée sur les relations entre l’UE et les Taliban, qui contrôlent maintenant la plus grande partie de l’Afghanistan, la présidente de la Commission européenne a par ailleurs insisté sur le fait que, s’il y avait bien “des contacts opérationnels” avec eux sur le terrain pour “sauver des vies”, il n’y avait “aucun dialogue politique” avec ce mouvement et donc “aucune reconnaissance des Taliban”.
Pour sa part, le Premier ministre espagnol a indiqué qu’un certain nombre d’Afghans arrivés ces derniers jours dans ce centre de Torrejón de Ardoz, d’une capacité d’accueil de “800 personnes”, étaient déjà repartis vers d’autres pays, notamment “le Danemark et certains dans des pays baltes”, mais sans fournir de chiffres précis.
Deux nouveaux avions étaient attendus samedi en Espagne avec, dans le premier, des employés afghans de l’UE et leurs familles et, dans le second, des personnes ayant travaillé pour l’Espagne, ainsi que “quelques Américains”.
Depuis une semaine, les pays occidentaux s’efforcent d’évacuer de Kaboul, par l’aéroport de la capitale afghane tenu par les forces américaines, leurs ressortissants, mais aussi des milliers d’Afghans qui veulent fuir un pays désormais aux mains des Taliban.
Avec AFP