Des milliers d’habitants ont fui, vendredi, pour se mettre à l’abri d’un feu de forêt au nord d’Athènes. Les pompiers sont engagés dans une bataille pour empêcher les flammes d’atteindre les zones habitées, les installations électriques et les sites historiques.
La Grèce est confrontée à des incendies que les experts relient sans équivoque au réchauffement de la planète, par des températures oscillant entre 40 et 45 degrés Celsius.
“Si certains se demandent encore si le changement climatique est une réalité, qu’ils viennent voir ici l’intensité de ce phénomène”, a déclaré le Premier ministre grec, Kyriakos Mitsotakis, depuis le village de l’Ancienne Olympie, théâtre d’un incendie préoccupant.
Aux portes d’Athènes, un sinistre en passe d’être maîtrisé mercredi a repris de la vigueur en fin de journée, attisé par le vent et répandant des fumées épaisses sur la capitale grecque.
“Plus de 150 feux ravagent le pays”
Une reprise inquiétante du feu a imposé l’évacuation de deux villages, selon la télévision publique ERT.
Comme mardi, des fumées âcres se sont répandues jeudi après-midi sur la capitale, où la qualité de l’air était déjà hautement dégradée, selon l’Observatoire national d’Athènes.
Une enquête préliminaire a été ouverte jeudi par le procureur pour déterminer l’origine de ce feu, au pied du mont Parnès, en particulier après la publication de témoignages affirmant que l’incendie serait parti de l’explosion d’une usine de la compagnie publique d’électricité.
Par ailleurs, les pompiers grecs s’efforçaient jeudi de protéger le site archéologique où se sont déroulés les premiers Jeux olympiques de l’Antiquité, dans l’ouest de la péninsule du Péloponnèse. Le village de l’Ancienne Olympie, habituellement bondé de touristes en cette saison, ainsi que sept localités proches avaient été évacués la veille.
“Effort titanesque”
“Nous faisons un effort titanesque sur plusieurs fronts”, a déclaré mercredi le ministre adjoint grec de la Protection civile, Nikos Hardalias.
À quelque 200 km à l’Est d’Athènes, un autre feu incontrôlé fait rage depuis mardi sur l’immense île d’Eubée, où plusieurs villages et un monastère étaient encerclés par les flammes, après avoir été vidés de leurs occupants.
“Je suis parti avec mes enfants, ma femme, mes petits-enfants, j’ai sauvé ce que j’ai pu. Mais c’est une catastrophe, tout a brûlé dans le village”, a confié à l’AFP Ioannis Aslanis.
“C’est un moment très triste. Mais heureusement tout le monde va bien”, observe Konstantinos Konstantinidis.
“Dérégulation climatique”
Plus de 110 feux ont ravagé des forêts de Grèce ces dernières 24 heures, et 180 en Turquie depuis fin juillet.
Selon l’Observatoire de la Terre de l’UE Copernicus, ce mois de juillet est le second plus chaud jamais enregistré en Europe.
“Nous sommes dans une phase de dérégulation climatique absolue”, a déploré cette semaine le vice-ministre Nikos Hardalias. À ce stade, “on ne parle plus de changement climatique, mais de menace climatique”.
Dans les deux pays, les autorités faisaient face à la pression des locaux jugeant insuffisants les moyens de lutte contre ces incendies.
“Nous prions les autorités de renforcer les forces aériennes et terrestres pour ne pas risquer des vies humaines”, a déclaré Giorgos Tsapourniotis, maire de Limni, sur l’île d’Eubée.
Avec AFP