Le Premier ministre britannique, Boris Johnson, a pressé, jeudi, l’Union européenne d’étudier “sérieusement” ses propositions pour renégocier les dispositions post-Brexit en Irlande du Nord, ce que Bruxelles refuse en l’état.
Alors que la Commission européenne a exclu toute renégociation du protocole sur l’Irlande du Nord, le Premier ministre britannique, Boris Johnson, a demandé à l’UE, jeudi 22 juillet, d’étudier “sérieusement” ses propositions pour renégocier les dispositions post-Brexit.
Lors d’un appel avec la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, le chef du gouvernement conservateur a jugé que le protocole nord-irlandais régissant les échanges avec la province britannique n’étaient “pas viables” et “a exhorté l’UE à examiner sérieusement les propositions” formulées par son gouvernement mercredi, a indiqué Downing Street dans un communiqué.
De son côté, Ursula von der Leyen a assuré que l’UE se montrerait “créative et flexible dans le cadre du protocole”. “Mais nous ne le renégocierons pas”, a-t-elle averti sur Twitter.
PM @BorisJohnson called to present the UK Command paper on the Irish/Northern Irish Protocol.
The EU will continue to be creative and flexible within the Protocol framework. But we will not renegotiate.
We must jointly ensure stability and predictability in Northern Ireland.
— Ursula von der Leyen (@vonderleyen) July 22, 2021
Pour éviter le retour d’une frontière entre l’Irlande du Nord et la République d’Irlande, le protocole nord-irlandais âprement négocié dans le cadre du Brexit crée de fait une frontière douanière entre la province britannique, qui bénéficie toujours du marché unique européen, et l’île de Grande-Bretagne.
Cela perturbe les approvisionnements du territoire et sème la colère dans la communauté unioniste attachée au maintien au sein du Royaume-Uni.
Éviter une frontière physique entre l’Irlande et l’Irlande du Nord
Mercredi, le gouvernement britannique a demandé “un changement significatif du protocole”. En attendant une renégociation, il a demandé un moratoire comprenant la prolongation des périodes de grâce en vigueur sur certains contrôles ainsi que le gel des actions juridiques intentées par l’UE.
Londres demande que les biens britanniques destinés à la province et non au marché européen puissent y accéder “presque” sans contrôles douaniers. Il souhaite aussi que ses normes, et non seulement celles de l’UE, y soient acceptées afin que les marchandises circulent sans entrave.
L’UE a toujours rejeté de telles mesures, y voyant un danger pour l’intégrité de son propre marché faute de frontière physique et de contrôle entre l’Irlande du Nord et l’Irlande, au sud.
L’objectif du protocole est justement d’éviter une telle frontière, qui pourrait compromettre la paix obtenue en 1998 après trois décennies de troubles entre unionistes, surtout protestants, et républicains en majorité catholiques (3 500 morts).
Effectif depuis le 1er janvier, il maintient pour cela la province britannique dans le marché unique et l’union douanière européens pour les marchandises, en prévoyant des contrôles douaniers sur les biens arrivant en Irlande du Nord depuis la Grande-Bretagne, séparées par la mer.
Avec AFP