La diplomatie française a déploré, mercredi 21 juillet, la “démarche unilatérale” du président turc Recep Tayyip Erdogan qui, à Chypre-Nord, a poussé à une solution à deux États distincts et la réouverture de la ville fantôme de Varosha, symbole de la division de l’île. “Une provocation”, selon Paris.
La France a exprimé mercredi son soutien à Chypre au lendemain d’un déplacement sur l’île de Recep Tayyip Erdogan. À cette occasion, le président turc a une nouvelle fois appelé à des pourparlers sur la base de “deux États” distincts dans l’île et proposé de repeupler une ville abandonnée depuis l’intervention turque de 1974.
Lors d’un entretien téléphonique, le ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian a apporté son soutien à son homologue chypriote Nikos Christodoulides après la “démarche unilatérale et non concertée” de la Turquie, “qui constitue une provocation et porte atteinte au rétablissement de la confiance nécessaire à la reprise urgente des négociations en vue d’un règlement juste et durable de la question chypriote”, peut-on lire dans un communiqué du Quai d’Orsay.
Ce sujet sera abordé jeudi au Conseil de sécurité des Nations unies, dont la France assure la présidence mensuelle, est-il précisé dans le document.
Recep Tayyip Erdogann était en visite mardi dans la capitale divisée de l’île méditerranéenne pour commémorer la prise de contrôle de la partie nord de Chypre par l’armée turque, le 20 juillet 1974.
Partisan de pourparlers sur la base de “deux États” distincts, il a également annoncé la poursuite de la réouverture de la ville fantôme de Varosha (appelée Maras en turc), une ancienne station balnéaire dont l’abandon symbolise la division de l’île.
Cette initiative, dénoncée par la communauté internationale, est jugée par les Chypriotes grecs comme un manœuvre détournée visant à confisquer des terres.
Chypre est séparée depuis 1974 entre une partie grecque reconnue par l’Union européenne et une partie turque non reconnue par la communauté internationale, à l’exception d’Ankara.
Mardi, le chef de la diplomatie de l’UE, Josep Borrell, s’est dit “préoccupé” par les annonces du président turc.
“L’UE souligne une nouvelle fois la nécessité d’éviter les actions unilatérales contraires au droit international et les nouvelles provocations, qui pourraient accroître les tensions sur l’île et compromettre la reprise des pourparlers en vue d’un règlement global de la question chypriote”, a-t-il déclaré dans un communiqué.
Avec Reuters