Un journaliste néerlandais spécialisé dans les affaires criminelles, Peter R. de Vries, a été grièvement blessé par balles mardi soir à Amsterdam. Le président du Conseil européen Charles Michel a dénoncé un “crime contre le journalisme et une attaque contre nos valeurs”.
Les Pays-Bas sont sous le choc après l’attaque perpétrée, mardi 6 juillet, contre un journaliste spécialisé dans les affaires criminelles. Le présentateur de télévision Peter R. de Vries a été grièvement blessé par balles à Amsterdam. Il avait déjà fait l’objet de menaces de mort.
“L’attaque contre Peter R. de Vries est choquante et inconcevable, c’est une attaque contre un journaliste courageux et par conséquent une attaque contre la liberté de la presse qui est si essentielle pour notre démocratie et notre État de droit”, a déclaré le Premier ministre néerlandais Mark Rutte lors d’une conférence de presse à La Haye.
“Il s’agit d’un crime contre le journalisme et d’une attaque contre nos valeurs de démocratie et d’État de droit. Nous continuerons sans relâche à défendre la liberté de la presse”, a également tweeté mercredi le président du Conseil européen, Charles Michel.
Heel veel sterkte en moed aan de familie en vrienden van #peterdevries
This is a crime against journalism and an attack on our values of democracy and rule of law.
We will relentlessly continue to defend the freedom of the press.
— Charles Michel (@eucopresident) July 7, 2021
Âgé de 64 ans, Peter R. de Vries est une personnalité connue aux Pays-Bas pour son rôle dans plusieurs affaires criminelles. Il est régulièrement apparu en tant que porte-parole de victimes ou dans le cercle proche de témoins-clés. Il a reçu plusieurs menaces de mort au cours de sa carrière.
“Il se bat pour rester en vie”, a déclaré Femke Halsema, maire d’Amsterdam, lors d’une conférence de presse dans la capitale néerlandaise.
Trois personnes ont été arrêtées, deux dans une voiture sur une autoroute et une à Amsterdam, a indiqué Frank Paauw, chef de la police d’Amsterdam lors de cette même conférence de presse. Parmi ces personnes se trouve probablement le tireur présumé, a-t-il ajouté, sans donner davantage d’informations sur les interpellations ni sur un éventuel motif pour le crime.
“Un jour sombre pour la liberté de la presse”
Peter R. de Vries s’est fait tirer dessus dans une rue du centre-ville d’Amsterdam vers 19 h 30 (17 h 30 GMT) alors qu’il sortait du studio d’un talk-show dont il était l’invité. Des témoins ont entendu cinq coups de feu et vu que le journaliste avait reçu une balle dans la tête, a rapporté la télévision publique NOS.
Le Premier ministre ainsi que le ministre de la Justice et de la Sécurité, Ferdinand Grapperhaus, se sont rendus à l’Agence nationale pour la sécurité et le contre-terrorisme (NCTV) à La Haye dans la soirée pour “discuter” de l’affaire. “C’est un jour sombre, non seulement pour les personnes proches de Peter R. de Vries mais aussi pour la liberté de la presse”, a déclaré Ferdinand Grapperhaus devant des journalistes.
“Nous voulons aux Pays-Bas que les journalistes puissent toujours mener toute enquête qui doit être menée en toute liberté. Cette liberté a été gravement atteinte ce soir”, a-t-il ajouté.
“Les journalistes en Union européenne doivent pouvoir enquêter sur la criminalité et la corruption sans craindre pour leur sécurité”, a pour sa part déclaré le représentant pour l’UE du Comité pour la protection des journalistes, une association de défense de la liberté de la presse basée aux États-Unis. Les autorités néerlandaises doivent enquêter “rapidement et minutieusement” sur l’attaque de Peter R. de Vries afin de “déterminer s’il était visé en raison de son travail” et de “s’assurer que l’attaquant et les commanditaires aient affaire à la justice”, a déclaré Tom Gibson dans un communiqué.
Le dernier classement mondial de la liberté de la presse de Reporters sans frontières place les Pays-Bas en sixième position sur 180 pays en 2021, derrière la Norvège, la Finlande, la Suède, le Danemark et le Costa Rica.
Avec AFP