En signe de protestation contre les sanctions adoptées à son encontre, la Biélorussie a annoncé lundi qu’elle rappelait son ambassadeur auprès de l’Union européenne pour “consultations” et “invité” le chef de la délégation européenne à Minsk à retourner à Bruxelles. Le pays suspend aussi sa participation au partenariat oriental de l’UE.
La Biélorussie a non seulement annoncé le rappel de son ambassadeur auprès de l’Union européenne (EU), elle a également “invité”, lundi 28 juin, le chef de la délégation européenne présent dans le pays à retourner à Bruxelles. Minsk entend ainsi signifier aux dirigeants européens “le caractère inacceptable des pressions et des sanctions”.
Le pouvoir biélorusse a également annoncé suspendre sa participation au partenariat oriental de l’UE, format destiné à rapprocher Européens et ex-républiques soviétiques, pour protester contre les sanctions adoptées à son encontre après l’interception d’un avion de ligne.
“Nous ne pouvons pas remplir nos obligations au titre de cet accord dans le contexte des sanctions et restrictions imposées par l’UE”, a fait savoir le ministère biélorusse des Affaires étrangères dans un communiqué.
Les Européens ont multiplié les mesures de rétorsion contre Minsk en raison de la répression du vaste mouvement de contestation déclenché par la réélection contestée du président Alexandre Loukachenko, en août 2020.
Selon Minsk, la suspension du partenariat oriental, lancé en 2009 avec six pays, “affectera négativement l’interaction avec l’UE dans le domaine de la lutte contre l’immigration illégale et le crime organisé”.
Les responsables européens ayant participé à l’élaboration des sanctions contre le régime biélorusse se verront également interdire d’entrée sur son territoire, selon la même source.
Minsk prépare d’autres “mesures de riposte”
“La Biélorussie continue de préparer d’autres mesures de riposte, notamment à caractère économique. Nous espérons que les responsables de l’UE et de ses États membres sont conscients du caractère destructeur et de la futilité d’une approche belliqueuse dans les relations avec” Minsk, a ajouté le ministère.
Ces mesures ont été signifiées au chef de la délégation de l’UE, Dirk Schuebel, qui a été convoqué au ministère des Affaires étrangères, selon la même source.
Ces représailles interviennent après la dernière vague de sanctions économiques et individuelles adoptées par les Européens et entrées en vigueur la semaine dernière. Elles visent des hauts responsables et hommes d’affaires, ainsi que les secteurs clés de la potasse, du pétrole et du tabac.
Elles ont été adoptées en réponse à l’interception le 23 mai par Minsk d’un avion de ligne RyanAir survolant le territoire biélorusse et l’arrestation de deux passagers se trouvant à bord – le journaliste d’opposition Roman Protassevitch et sa compagne russe, Sofia Sapega.
L’UE a initié le partenariat oriental avec le Biélorussie, l’Ukraine, la Moldavie, l’Arménie et l’Azerbaïdjan, proposant des relations économiques et politiques plus étroites en échange de réformes.
Certains de ces pays, l’Ukraine et la Géorgie considèrent cet accord comme une première étape en vue d’une adhésion, mais les dirigeants européens n’ont jamais fait de promesses en ce sens.
L’UE a toujours assuré que ce partenariat ne visait pas à étendre son influence aux dépens d’autres, mais la Russie considère ce partenariat comme une incursion dans sa zone.
Avec AFP