En réponse à l’arrestation controversée d’un opposant au régime du président biélorusse Alexandre Loukachenko fin mai, les États-Unis ont pris des mesures punitives lundi à l’encontre de dizaines de responsables, en coordination avec l’Union européenne ainsi que le Royaume-Uni et le Canada.
Le 23 mai, la Biélorussie détournait un avion de ligne, opérant la liaison Athènes-Vilnius, afin d’arrêter Roman Protassevitch, un militant de l’opposition, et son amie russe Sofia Sapega, qui se trouvaient à bord. La manœuvre, dénoncée par la plupart des démocraties, entraîne de nouvelles conséquences, presque un mois plus tard.
Lundi 21 juin, les États-Unis ont imposé des sanctions financières ciblées et des restrictions de visa à l’encontre de dizaines de responsables et d’entités de Biélorussie. Une action prise en coordination avec l’Union européenne, le Royaume-Uni et le Canada. Certaines cibles sont de proches conseillers du président Alexandre Loukachenko, contesté dans son pays depuis sa réélection en août 2020. Fin mai, Washington avait annoncé préparer cette action commune.
Dans un communiqué, le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, a indiqué que ces sanctions venaient en réponse au détournement du 23 mai, et plus largement à la “répression persistante en Biélorussie” et aux violations des droits de l’Homme. “Ces sanctions coordonnées démontrent la ferme détermination transatlantique à soutenir les aspirations démocratiques du peuple de Biélorussie”, a-t-il ajouté.
Blinken dénonce “les abus flagrants du régime de Loukachenko”
Sur Twitter, Antony Blinken affirme pointe “les abus flagrants du régime de Loukachenko, parmi lesquels le détournement forcé d’un vol pour arrêter un journaliste, l’arrestation de près de 500 prisonniers politiques, la répression et la violence”.
.@StateDept and @USTreasury joined @CanadaFP, @eu_eeas, and @FCDOGovUK to promote accountability for the Lukashenka regime’s egregious abuses, including a forced flight diversion to arrest a journalist, nearly 500 political prisoners, repression, and violence.
— Secretary Antony Blinken (@SecBlinken) June 21, 2021
Le Trésor américain a gelé les éventuels avoirs aux États-Unis de 16 personnes et cinq entités, qui se verront également barrer l’accès au système financier américain. Natalia Mikalaeuna Eismant, porte-parole d’Alexandre Loukachenko, Natalia Ivanauna Kachanava, présidente de la chambre haute du Parlement biélorusse, et Ivan Tsertsel, chef des services de renseignement en Biélorussie, comptent parmi les personnes visées.
Par ailleurs, les États-Unis ont interdit l’accès à leur territoire à 46 nouveaux responsables biélorusses. Ils sont désormais 155 individus au total à être concernés par des restrictions de visa américain.
L’Union européenne, elle, a pris des sanctions contre deux ministres biélorusses, ceux de la Défense et des Transports. Il y a désormais 78 personnes et huit entités sur la liste noire de l’UE. Tous sont interdits de séjour et verront leurs avoirs dans l’UE saisis. De son côté, le Royaume-Uni annonce avoir pris des sanctions similaires à l’encontre de sept proches de Loukachenko et à l’encontre de BNK, une entreprise exportatrice de produits pétroliers.
Avec AFP