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En Russie, les organisations liées à Navalny jugées “extrémistes” par un tribunal

En Russie, la justice a désigné mercredi comme “extrémistes” les organisations liées à Alexeï Navalny. Une décision qui rend inéligible les membres de ces groupes à l’approche des législatives de septembre. L’opposant russe, toujours emprisonné, a immédiatement réagi, promettant qu’il “ne reculera pas”.

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Nouveau coup dur pour le camp de l’opposant russe Alexeï Navalny. En Russie, la justice a approuvé mercredi 9 juin, à la demande du parquet de Moscou de déclarer “extrémistes” les groupes liés à Alexeï Navalny, dont sa fondation anticorruption (FBK), mesure permettant leur liquidation et une répression accrue de ses partisans à quelques mois des législatives de septembre.

L’opposant, qui purge une peine de deux ans et demi de prison pour une affaire de fraude qu’il juge politique, a immédiatement réagi, promettant mercredi qu’il “ne reculera pas”. “On se débrouillera, on évoluera, on s’adaptera. Mais on ne reculera pas devant nos objectifs et nos idées. C’est notre pays et nous n’en avons pas d’autre”, a écrit Alexeï Navalny sur son compte Instagram après l’annonce du jugement.

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Ce jugement, à l’issue d’une audience à huis clos, intervient après des mois de répression ayant visé l’opposition russe, marquée par l’envoi d’Alexeï Navalny, 45 ans, en colonie pénitentiaire, l’exil de plusieurs cadres de son mouvement, mais aussi des mesures ciblant la presse indépendante et d’autres voix critiques.

Le tribunal de Moscou a ordonné mercredi la liquidation des organisations de d’Alexeï Navalny, notamment son Fonds de lutte contre la corruption (FBK), connu pour ses enquêtes retentissantes sur le train de vie et les malversations des élites russes, et ses bureaux régionaux, qui s’occupent d’organiser les manifestations et des campagnes électorales.

Le Parquet a, de son côté, salué un jugement “légal et justifié”. “Il a été reconnu que ces organisations, non seulement, diffusaient volontairement des informations incitant à la haine et à l’hostilité envers les représentants du pouvoir, mais commettaient également des crimes et délits extrémistes”, a déclaré aux journalistes un représentant du Parquet, Alexeï Jafiarov, après l’annonce de la décision.

Commencée dans la matinée, l’audience de mercredi a duré plus de 12 heures, selon les avocats de l’équipe Komanda 29, qui défendait notamment le FBK et qui a annoncé son intention de faire appel de la décision.

Les avocats ont dénoncé dans un communiqué “un procès à huis clos avec certains documents classés ‘secrets’ “. “Lors de la dernière audience, toutes les requêtes de la défense ont été rejetées et aucune preuve suffisante de culpabilité n’a été présentée”, ont-ils estimé.

Inéligibilité pour les membres d’organisations “extrémistes”

L’issue de cette procédure laissait peu de doutes, le réseau de bureaux régionaux d’Alexeï Navalny ayant déjà été classé fin avril dans la liste des organisations “extrémistes” du service de surveillance financière. En conséquence, il avait procédé à son auto-dissolution pour éviter des poursuites à ses membres. 

Les collaborateurs de formations jugées “extrémistes” risquent en Russie de lourdes peines de prison et sont privés de participation aux élections depuis une loi promulguée la semaine dernière par le président Vladimir Poutine.

Une décision “perverse” selon Londres

La Grande-Bretagne a rapidement qualifié la décision de la justice russe de “perverse”.  

“Il s’agit d’une nouvelle attaque kafkaïenne contre ceux qui se dressent contre la corruption et pour des sociétés ouvertes, et d’une tentative délibérée de mettre effectivement hors la loi la véritable opposition en Russie”, a déclaré le ministre des Affaires étrangères Britannique Dominic Raab dans un communiqué.

“Détruire” l’opposition russe 

Pour l’opposition, ce texte vise à neutraliser les candidats dangereux pour le pouvoir avant les législatives de septembre, qui s’annoncent délicates pour le parti du Kremlin, Russie Unie, en recul dans les sondages dans un contexte de stagnation économique. 

La répression de l’opposition en Russie a visé ces derniers mois non seulement le mouvement d’Alexeï Navalny, mais aussi d’autres détracteurs du Kremlin, comme Andreï Pivovarov, arrêté pour avoir collaboré avec l’organisation Open Russia (“Russie Ouverte”) de l’ex-oligarque en exil Mikhaïl Khodorkovski, jugée “indésirable”.

Autre figure de la contestation inquiété par la justice : Dmitri Goudkov, un libéral qui prévoyait de se présenter aux législatives. Après avoir été arrêté, puis relâché, il a finalement décidé de fuir en Ukraine, où il a dénoncé mercredi, la dérive “dictatoriale” de Vladimir Poutine, déterminé à “détruire” l’opposition russe.

Avec AFP 

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