À une semaine des élections législatives américaines de mi-mandat, Joe Biden s’est rendu en Floride pour donner un dernier coup de collier à la campagne et tenter de convaincre les indécis sur son programme social.
Dernière ligne droite pour Joe Biden. À quelques jours des élections législatives de mi-mandat du 8 novembre, le président des États-Unis, soucieux d’apparaître comme le “président de la classe moyenne”, a abordé des thématiques sociales lors d’un déplacement en Floride. “Vous avez cotisé toute votre vie pour l’assurance-vieillesse (“Social Security”, en anglais). Vous l’avez méritée. Mais ces gars veulent vous en priver. Mais pour qui se prennent-ils, nom de Dieu?”, a déclaré le président américain dans un discours à Hallandale Beach, en référence à l’opposition républicaine, accusée de prendre le parti des riches.
Dans cet État du sud qui penche de plus en plus à droite, Joe Biden est venu soutenir les candidats démocrates aux postes de gouverneur et de sénateur, tous deux distancés dans les sondages. Le chef d’État américain a accusé les conservateurs de vouloir remettre en cause deux piliers de l’État-providence. Il en a surtout profité pour marteler à l’intention de tous les Américains son message économique et social.
Congressional Republicans want to cut Social Security and Medicare.
They’re even saying they’ll shut down the government and let America default on its debts if we won’t cooperate with the cuts.
Talk about irresponsible. pic.twitter.com/w9F4FbjLoQ
— President Biden (@POTUS) November 2, 2022
Mesures sociales concrètes
Lors d’un rassemblement de campagne à Miami, il a énuméré ses réformes très concrètes sur le prix des médicaments, sur leq tarifs des aides auditives, sur les frais cachés exigés par les compagnies aériennes et les banques, sur l’effacement partiel de la dette étudiante… À l’inverse, il a tenté de peindre l’opposition conservatrice comme le parti de l’argent.
Mentionnant Kevin McCarthy, qui pourrait devenir le patron de la Chambre des représentants en cas de victoire républicaine, Joe Biden a lancé aux étudiants de la Florida Memorial University : “Il veut rendre le pouvoir aux géants pharmaceutiques pour qu’ils continuent à nous dépouiller avec le prix des médicaments.”
Si les républicains emportent le Congrès, “beaucoup de grandes entreprises vont à nouveau pouvoir éviter de payer des impôts”. Leur programme “va faire beaucoup de mal aux classes populaire et moyenne”, a-t-il dit.
“Comme beaucoup d’entre vous, je viens d’une famille de la classe moyenne. Vous savez quoi ? Nous savons ce que c’est quand les temps sont durs. Nous comprenons”, a encore déclaré Joe Biden, endossant le costume de “Middle Class Joe” qu’il affectionne.
Barack Obama à la rescousse
Le président s’est fait relativement discret pendant la campagne pour les “midterms” qui devraient, selon les sondages, voir basculer au moins la Chambre des représentants du côté républicain. Les démocrates pourraient en revanche conserver le contrôle du Sénat, l’autre chambre du Congrès.
Après un début de campagne fortement axé sur la défense du droit à l’avortement et de la démocratie, et face à un camp conservateur qui projette un message virulent sur le coût de la vie et la criminalité, le parti démocrate semble vouloir parler davantage des préoccupations quotidiennes des Américains.
Mais le message peine à passer dans un contexte d’inflation galopante. Le parti démocrate a d’ailleurs appelé à la rescousse l’ancien président Barack Obama et ses incontestables talents oratoires pour mobiliser ses troupes.
Des candidats de Joe Biden ont aussi reçu le soutien inhabituel de certaines figures du parti républicain, en rupture avec l’ancien président Donald Trump.
“Je crois que je n’ai jamais voté pour un démocrate, et il est certain que je n’ai jamais fait campagne pour un démocrate, mais à l’heure actuelle mon parti s’est vraiment égaré”, a par exemple déclaré mardi Liz Cheney, porte-voix des républicains anti-Trump, qui a apporté publiquement son soutien à deux candidats démocrates.
En dépit des nombreux doutes que lui inspire la politique économique de Joe Biden, elle a justifié sa position : “Nous ne pourrons même pas avoir ces débats si nous élisons de nouveau Donald Trump”, ou si les candidats qui lui sont fidèles gagnent.
Avec AFP