La justice iranienne va organiser cette semaine, à Téhéran, des procès publics pour juger un millier de personnes arrêtées lors de la vague de contestation déclenchée par la mort de Mahsa Amini. De son côté, l’Union européenne examine de nouvelles sanctions contre la République islamique.
La justice iranienne va continuer à juger, lors de procès publics à Téhéran, des personnes arrêtées lors des manifestations déclenchées, mi-septembre, par la mort de Mahsa Amini, une jeune Kurde iranienne de 22 ans, ont annoncé les autorités lundi 31 octobre.
Les procès publics prévus dans la semaine visent des personnes “qui ont commis des actes de sabotage lors d’événements récents, notamment en agressant ou en martyrisant des membres des forces de sécurité, (et) en incendiant des biens publics”, a rapporté l’agence de presse Tasnim, citant le procureur général de Téhéran.
Le procès de cinq personnes liées aux manifestations et accusées de crimes passibles de la peine capitale, s’était déjà ouvert, samedi, dans la capitale. Parmi elles, Mohammad Ghobadlou, poursuivi pour “corruption sur terre”, une accusation passible de la peine de mort, pour avoir “attaqué des policiers avec une voiture, ce qui a entraîné la mort d’un officier et des blessures pour cinq autres”, selon Mizan Online. La justice a aussi inculpé Saïd Shirazi du même chef, pour “avoir incité le peuple à commettre des crimes contre la sécurité”, poursuit la même source.
Vers de nouvelles sanctions ?
Face à cette répression, l’Union européenne est en train d’examiner de nouvelles sanctions contre l’Iran, a indiqué, lundi 31 octobre, le chancelier allemand.
“Je suis bouleversé que des personnes qui manifestaient pacifiquement en Iran aient perdu la vie, nous condamnons la violence disproportionnée des forces de sécurité et soutenons la population”, a affirmé sur Twitter, Olaf Scholz. “Nos sanctions de l’Union européenne sont importantes, nous sommes en train d’examiner des mesures supplémentaires”, a-t-il ajouté, sans plus de détail.
La veille, sa ministre des Affaires étrangères, Annalena Baerbock, avait indiqué que la possibilité de désigner les Gardiens de la Révolution comme une organisation terroriste était à l’étude. “Comme je l’ai clairement indiqué la semaine dernière, nous lancerons un nouveau paquet de sanctions, nous examinons également comment nous pouvons répertorier les Gardiens de la Révolution comme une organisation terroriste”, avait-elle dit à la chaîne de télévision publique allemande ARD. L’Iran a dénoncé, lundi, par avance comme “illégal” un tel projet.
L’UE avait déjà adopté le 17 octobre des sanctions contre la police des mœurs et onze dirigeants iraniens impliqués dans la répression des manifestations déclenchées par la mort de Mahsa Amini. Les Gardiens sont déjà placés par Washington sur sa liste noire des entités “terroristes”.
Avec AFP