Lula va-t-il faire un come-back à 77 ans? Jair Bolsonaro peut-il gagner? Refuser la défaite? Après une campagne très tendue, plus de 156 millions de Brésiliens sont appelés à élire dimanche leur président lors d’un second tour d’un scrutin à l’issue incertaine.
Les Brésiliens sont appelés aux urnes, dimanche 30 octobre, pour le second tour de l’élection présidentielle, qui voit s’opposer le président sortant d’extrême droite, Jair Bolsonaro, et le candidat de gauche, Luiz Inacio Lula da Silva.
Le scrutin s’annonce serré, les deux candidats pouvant prétendre à un nouveau mandat.
Jair Bolsonaro s’est engagé à poursuivre sa ligne conservatrice. “Lula” a quant à lui promis d’améliorer la situation des Brésiliens les plus pauvres et de la classe moyenne, comme il l’avait fait entre 2003 et 2010 lorsqu’il était au pouvoir.
Quelque 120 millions d’électeurs devraient utiliser des machines à voter pour désigner le futur président, un système critiqué par Jair Bolsonaro qui a mis en doute, sans preuve à l’appui, son intégrité.
Ces déclarations ont fait craindre qu’il puisse contester les résultats en cas de défaite.
Au premier tour, environ 32 millions de Brésiliens (21%) ne se sont pas déplacés pour voter. Ces abstentionnistes ont été un des enjeux de ce second tour car seulement 6 millions de voix séparaient les deux finalistes au soir du 1er tour.
Le vote est obligatoire au Brésil mais l’amende de 3,5 réais, environ 0,50 euro, est peu dissuasive. Le décompte final des voix pourrait être serré dimanche soir et accroître la tension et la polarisation dans le pays.
“Je pense qu’on va gagner”
La campagne du second tour s’est achevée samedi avec les derniers rassemblements menés par Lula et Bolsonaro, tous deux dans le sud-est, et la divulgation d’un ultime sondage où le président sortant d’extrême droite réduit son retard face au candidat de gauche, à la veille du vote.
Selon l’institut de référence Datafolha, l’ancien président l’emporterait à 52% contre 48%, avec une marge d’erreur de +/-2 points. Un précédent sondage de Datafolha jeudi donnait 6 points d’avance à Lula (53%-47%).
“Je pense qu’on va gagner”, a dit Lula, 77 ans, à Sao Paulo, le plus grand collège électoral du Brésil, promettant de “ramener ce pays à la normale” devant des milliers de partisans vêtus de rouge qui lançaient des “Sortez Jair !”
Lula s’en est pris à son adversaire qui “n’a aucune limite pour raconter des mensonges” et “n’a pas les conditions psychiques pour gouverner un pays de la taille du Brésil”. LE candidat de gauche cherche à revenir au pouvoir après avoir dirigé la première économie d’Amérique latine entre 2003 et 2010 et avoir été emprisonné pendant 18 mois pour corruption, avant que ses condamnations ne soient annulées par la justice.
Plus tôt dans la journée, à la tête d’un cortège de motards à Belo Horizonte, capitale de l’Etat du Minas Gerais, Jair Bolsonaro s’est également dit “confiant dans la victoire”.
Vendredi, lors du dernier débat télévisé à couteaux tirés où ont fusé les insultes (“bandit”, “déséquilibré”), les deux protagonistes se sont accusés de “mentir”, sans exposer leurs projets pour le pays à taille continentale de 215 millions d’habitants.
Avec AFP et Reuters