Le Tour de France féminin partira de Clermont-Ferrand le 23 juillet 2023, a annoncé la directrice de l’épreuve Marion Rousse jeudi en dévoilant le parcours de cette deuxième édition. Courue en huit étapes, la Grande Boucle féminine se terminera le 30 juillet à Pau.
Après une 1re édition dans l’est, cap au sud pour le Tour de France féminin. Le parcours dévoilé jeudi 27 octobre à Paris par la directrice de l’épreuve, Marion Rousse, visitera trois régions – Auvergne-Rhône-Alpes, Nouvelle-Aquitaine et Occitanie – pour huit étapes à parcourir à partir du 23 juillet sur près de 1 000 km, avec un parcours au départ de Clermont-Ferrand qui offrira le Tourmalet comme juge de paix.
Après une traversée du Massif central et un passage à proximité de la grotte de Lascaux, l’étape-reine aura lieu dans les Pyrénées, avec l’enchaînement des cols d’Aspin et du Tourmalet. L’arrivée sera jugée en haut de ce sommet mythique, à 2 110 m d’altitude, comme en 1994, en 1996 et en 2000, lors des précédentes versions du Tour de France féminin qui a existé sous différentes formes avant de disparaître à la fin de la décennie 2000 faute de financement puis de renaître en 2022.
Le Tour se terminera le 30 juillet sur un contre-la-montre individuel de 22 km à Pau, une nouveauté par rapport à cette année.
Après le pari réussi de la renaissance, marquée par des audiences phénoménales (20 millions de téléspectateurs sur France Télévisions) et du monde partout sur le bord des routes, l’édition 2023 vient forcément avec son lot d’interrogations pour savoir si l’épreuve peut s’inscrire dans la durée, l’effet de curiosité passé.
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“Cette année, les gens se sont vraiment pris au jeu, ils se sont attachés aux coureuses et ils ont regardé le Tour pour les mêmes raisons que pour le cyclisme masculin. Mais on reste prudents. C’est quand même un objet fragile qu’on a besoin d’ancrer. Le but est d’avoir un Tour de France solide et de ne pas aller plus vite que le développement du cyclisme féminin”, dit Marion Rousse dans un entretien à l’AFP.
Même si de nombreuses équipes féminines sont désormais adossées aux formations de l’élite du peloton masculin, l’écart avec les hommes reste important, notamment en termes de densité.
“C’est pour ça aussi qu’on n’a pas envie de se lancer tout de suite dans un Tour de France de 10 jours, même si on veut grandir à terme. Le Tour amène des sponsors, la lumière, de l’argent. Mais il reste encore beaucoup de choses à faire”, ajoute l’ancienne coureuse.
Cela vaut aussi pour les salaires, même si l’Union cycliste internationale (UCI) a instauré un salaire minimum pour les équipes du World Tour (première division) qui doit atteindre 32 100 euros par an en 2023.
“Ne pas se brûler les ailes”
L’année dernière, plusieurs polémiques ont accompagné des courses offrant des “prize money” ridiculement bas. Pour le Tour de France, la dotation n’a pas changé : 250 000 euros de prix, dont 50 000 pour la lauréate. C’est dix fois moins que pour le vainqueur du Tour de France masculin. Mais pour Marion Rousse, il faut “plutôt comparer avec une course de huit jours chez les hommes comme Paris-Nice”, pour le coup moins richement dotée que la Grande Boucle féminine (144 300 euros, dont 16 000 au vainqueur).
“Comme le nombre de jours de course, on espère évoluer aussi là-dessus. Mais il s’agit là aussi de ne pas se brûler les ailes et devoir revenir en arrière dans un an ou deux”, dit-elle.
“On ne veut pas aller plus vite que la musique. Il faut que l’épreuve devienne pérenne, s’installe”, abonde le directeur du Tour, Christian Prudhomme.
En attendant, le Tour de France Femmes continue de grandir avec l’élargissement de six à sept coureuses par équipe. Marion Rousse mesure aussi la popularité grandissante de l’épreuve par le nombre de messages qu’elle reçoit.
“Désormais, on me contacte directement, des communes à l’étranger comme en France qui veulent avoir les deux Tours, filles et garçons. On sent vraiment que les gens se sont déjà appropriés le Tour féminin. Ils se sont rendu compte que des filles sur un vélo, ça fonctionne.”
Avec AFP